+131% de visites en mars 2009 (9,3 millions). L'institut Comscore fait état d'une progression fulgurante du réseau de micro-blogging Twitter au mois de mars, aux États-Unis et ailleurs. Résultat? Google serait officiellement « très, très heureux » d'aider Twitter ou d'autres sites internet de « communication immédiate » à gagner de l'argent, d'après l'AFP citant Éric Schmidt, le PDG du moteur de recherche.
Et pour cause, le site de dialogues courts, qui a déjà vu son audience croitre de 900% en 2008, continue de progresser depuis le début de l'année (+33% en janvier, +55% en février), malgré un contexte jugé difficile par nombre d'acteurs économiques. Il prouverait même « que l'innovation se porte bien dans la Silicon Valley », selon les mots d'Éric Schmidt.
Ces chiffres ont été analysés en profondeur par le spécialiste de la mesure d'audience. Ils montrent une forte corrélation entre la consommation d'information et la pratique du « Twitt ». En d'autres termes, Twitter intéresse fortement, non seulement les professionnels de l'information, mais aussi les infonautes amateurs. Les utilisateurs du service seraient ainsi « deux à trois fois plus susceptibles que les utilisateurs moyens de visiter les sites d'information les plus connus », selon l'analyste Andrew Lipsman de chez Comscore. D'ailleurs, le site réfléchirait à une option payante pour les professionnels. Un nouveau type de journalisme serait-il en train de naître?
Rien n'est sûr, en revanche, certains seraient plus qu'intéressés par le service. Ainsi, Google, propriétaire de Youtube et Blogger (crée par les fondateurs de Twitter), deux « success-services » que le géant des moteurs de recherche avait flairé à l'avance, pourrait proposer près de 250 millions de dollars pour absorber Twitter (Facebook avait proposé 500 millions de dollars en 2008). Car c'est « un moyen de canaliser des informations marketing », et donc, « d'accrocher des produits
publicitaires », a expliqué Éric Schmidt. En effet, avec six millions d'utilisateurs, Twitter pourrait garder son indépendance, mais le site n'est pas encore profitable. De plus, la communauté est confronté à de sérieux revers, en particulier concernant le trafic d'identité (cybersquatting), dont la chaine américaine CNN a par exemple fait les frais récemment. Le « gazouilleur » aura-t-il les moyens de son ambition?