Martin Scorsese offre quatre films aux internautes. Alors que le débat sur la loi « Internet et création » vient de prendre fin, l'une des figures emblématiques du cinéma montre l'exemple. Le cinéaste américain a annoncé, lors du Festival de Cannes, que sa fondation World Cinema entame la restauration de films anciens dans l'espoir de « préserver le patrimoine culturel mondial ».
Susuz Yaz, de Metin Erksan (Turquie, 1964), Touki Bouki, de Djibril Diop Mambéty* (Sénégal, 1973), Transes, de Ahmed El Maanouni (Maroc, France 1981) et Hanyo, de Ki-younk Kim (Corée du Sud, 1960) sont désormais disponibles gratuitement sur le site de la fondation. « L'idée est de rendre accessibles ces films aussi largement et aussi rapidement que possible, les montrer dans les universités, les musées... » , a expliqué le réalisateur à l'AFP. Pour arriver à ses fins, la fondation s'est associée à The Auteurs, une cinémathèque virtuelle, et Be-Side, un fournisseur d'accès qui coordonnera le réseau de distribution de ces films. Une troisième société, Criterion, a « donné son accord pour distribuer ces films sur DVD ».
Martin Scorsese tente ainsi d'alerter le public et les responsables politiques sur la fragilité des bandes, « des supports délicats qui se détériorent très vite à moins qu'ils ne soient stockés dans des conditions optimales ». Car, pour lui, « la préservation des films, c'est la préservation de (la) culture ». Une goutte d'eau face à l'océan d'œuvres perdues à jamais?
* Certaines scènes violentes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes.