L'Europe rêve de jouer un rôle moteur dans le développement de réseaux d'objets interconnectés. Pour ce faire, Bruxelles propose un ensemble d'actions à mettre en oeuvre, parmi lesquelles la normalisation des technologies concernées, d'une part, la confidentialité, la protection et la sécurisation des données touchées par ces technologies, d'autre part.
La Commission européenne s'intéresse tout particulièrement à la technologie d'identification par radio fréquence pour la traçabilité d'objets (RFID) et à l'une de ses évolutions : la technologie Near Field Communications (NFC). L'exécutif européen s'interroge également sur le droit « au silence des puces » (permettre aux individus de se déconnecter, de lire les étiquettes RFID de base et, éventuellement, de les détruire). Enfin, Bruxelles entend garantir un nombre suffisant d'adresses IP (protocole internet) afin que chaque objet, de l'électroménager aux feux de signalisation, puisse être connecté au Réseau, comme le sont les sites internet.
A l'heure actuelle, le monde abrite près de 1,5 milliard d'internautes, dont 300 millions en Europe, connectés depuis un ordinateur ou un téléphone mobile. Cependant, estime la Commission, « le nombre de dispositifs connectés à peine visibles, plus complexes et plus mobiles de notre environnement, sera multiplié par cent, voire mille, dans les prochaines cinq à quinze années. »
Dans ce contexte, le passage à l'IPv6 et sa généralisation devront être justement négociés. Conçu par l'IETF (Internet Engineering Task Force), le protocole internet v6 succède progressivement à l'IPv4. Ce dernier, après plus de vingt ans d'activité, est victime de son succès : la taille d'internet doublant chaque année. La v6 est censée être adaptée à l'augmentation du volume de données transmises ainsi qu'à la multiplication du nombre d'appareils connectés à internet.
« Chaque jour, nous rencontrons de nouveaux exemples d'applications qui connectent les objets à l'internet et les objets entre eux : voitures connectées aux feux routiers pour prévenir les embouteillages, appareils ménagers connectés aux réseaux électriques intelligents, systèmes de mesure de la consommation d'énergie permettant de surveiller notre consommation électrique, ou trottoirs connectés permettant de guider les personnes souffrant d'un handicap visuel », a déclaré jeudi dans un communiqué Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l'information et des médias. Avant de conclure : « la promesse de cette nouvelle évolution de l'internet est aussi vaste que le nombre d'objets concernés faisant partie de notre environnement quotidien. Cependant, il faut veiller à ce que les citoyens, les entrepreneurs et les consommateurs européens, restent maîtres de la technologie et qu'ils ne se laissent pas dépasser par celle-ci ».
source : document pdf du 18 juin 2009 « Internet of Things — An action plan for Europe »