Dans ses initiatives de filtrage de l'Internet, nous apprenions le 8 juin dernier que la Chine souhaitait mettre en place une nouvelle politique visant à obliger les fabricants d'ordinateurs à livrer leurs machines dans le pays avec un logiciel de filtrage pré-installé. Baptisé Green Dam Youth Escort et développé par Jinhui Computer System Engineering Co., cette application s'apparenterait à un logiciel de contrôle parental et entre dans le cadre de la politique du gouvernement et dans sa lutte contre la pornographie sur Internet.
De son côté, le gouvernement américain craint qu'il ne s'agisse d'un moyen de plus permettant à la Chine de contrôler et de censurer le contenu sur Internet, même s'il semble que l'utilisateur sera en mesure de désinstaller l'application en question. Richard Buangan, porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis, explique à l'AFP : « vendredi dernier, nous avons exprimé nos inquiétudes lors d'une rencontre préliminaire avec le ministère de l'industrie de l'information technologique et le ministère du commerce. » Il ajoute également : « nous estimons que toute tentative de restreindre le flux d'information est incompatible avec les aspirations de la Chine qui souhaite créer une société moderne tournée vers cette même information ».
Dans un communiqué de l'ambassade des Etats-Unis rapporté par Reuters il est expliqué que « le gouvernement des Etats-Unis est inquiet au sujet de Green Dam, non seulement concernant ses impacts éventuels sur le commerce mais également au sujet des problèmes techniques posés par le logiciel ».
En effet, M. Zhang à la tête de Jinhui précise que son entreprise serait en charge de dresser la liste des sites bloqués et pourrait éventuellement collecter des informations personnelles même si ce n'est pas son rôle principal. Cette nouvelle réglementation devrait entrer en vigueur le 1er juillet et les opposants appellent l'ensemble des internautes à ne pas se connecter ce jour là et à « faire du 1er juillet le jour de commémoration de l'Internet ». L'on dénombrerait 298 millions d'internautes en Chine et plus de 1900 sites Internet déjà bloqués par les autorités locales.