L'Idate imagine la télé de demain. Pour l'institut spécialisé dans le conseil aux industries télécom et médias, la migration des contenus télévisuels sur le Web menace les acteurs européens. Les trois scénarios qu'il envisage nécessiteraient une « révision rapide des législations et la création de conglomérats paneuropéens ». Reste à savoir à quel prix.
L'arrivée d'une télévision « à la carte » va bousculer les habitudes de consommation et les moyens mis en place pour les monétiser. L'Idate l'a bien compris. Pour l'institut, toutes les conditions sont dès à présent réunies pour que la migration s'opère : démocratisation de la vidéo en ligne, solutions techniques pour des contenus en ligne sur les téléviseurs, Internet mobile, contenus « premium » en ligne, convergences des stratégies. Un optimiste qui se heurte à une destruction de valeur sur le marché de la publicité essentiellement due à « une concurrence accrue et un manque de contrôle sur la diffusion des contenus ».
Le scénario optimiste de l'Idate « mon Web vidéo » serait pourtant le plus probable. Il donnerait naissance à une télé tournée vers les réseaux sociaux, faisant la part belle aux connexions universelles et illimitées, itinérantes, et au stockage en ligne. À l'inverse, un ralentissement du développement des connexions haut débit fragiliserait la position dominante du Web. Tandis que le scénario, fragmentant, des « télévisions communautaires » provoquerait une instabilité sociale et un contrôle du Web par les États, couplé à une inquiétude grandissante des consommateurs en termes de santé et de respect de la vie privée. Y aurait-il un juste milieu?