Le constat est accablant. La Cour des comptes européenne vient de rendre les résultats d'un audit où elle révèle les dysfonctionnements ayant conduit aux surcouts et aux retards (5ans) subits par le programme européen de géolocalisation (GNSS) Galileo. Si rien n'est fait, son coût total pourrait s'élever à quelque 10 milliards d'euros sur vingt ans à la charge du contribuable.
« L'entreprise commune Galileo (...) n'a pas réussi à atteindre la plupart de ses objectifs ». Et pour cause : « la Commission n'est pas parvenue à diriger le programme de manière proactive, le laissant sans personne aux commandes, écrit la Cour.« D'autres parts, en raison de leurs attentes divergentes quant au programme, les États membres sont intervenus dans l'intérêt de leurs industries nationales, ce qui a eu pour effet de bloquer certaines décisions », poursuit-elle. Elle évoque pourtant, dans son rapport, d'autres projets comme SESAR, ITER ou d'autres initiatives technologiques conjointes (ITC), qui elles, semblent être sur la bonne voie.
Dans son rapport la Cour des comptes européenne recommande à la Commission d'adapter ses ressources et ses instruments juridiques et financiers aux exigences d'un programme industriel. Il faut pour cela clarifier les objectifs politiques, stratégiques et opérationnels du programme et s'employer à favoriser un développement précoce du marché (pour générer des revenus directs afin de compenser les coûts) ou bien accepter de financer le coût total de Galileo (potentiellement 10 milliards d'euros sur les 20 années à venir). Car, pour elle, « l'analyse, la consolidation et la validation des exigences des utilisateurs sont pertinentes et bien arrêtées ».