Mandriva (ex-Mandrakesoft), éditeur français d'une distribution du système d'exploitation libre et ouvert GNU/Linux créée par Gaël Duval en 1998, aurait-il perdu de sa superbe ? Mandriva n'a pas la puissance et la marge de manoeuvre d'une société américaine comme Red Hat ou, à l'Ile de Man, de Canonical (Ubuntu). Quoi qu'il en soit, Mandriva reste une société commerciale cotée en bourse. Or, sur plus de 10 années d'activité, plusieurs épisodes laissent songeur.
Le licenciement de Gaël Duval* en 2006 par François Bancilhon, alors président directeur général de Mandriva, reste entouré de flou. Par ailleurs, en juillet 2008, quatre mois avant qu'Hervé Yahi ne succède à F. Bancilhon, l'éditeur pensait que les distributions Linux, la sienne en particulier, pouvaient enfin s'imposer comme système de référence sur les postes de travail grâce à l'engouement pour les netbooks (ultra-portables à bas prix). Force est de constater, aujourd'hui, qu'une grande majorité de netbooks, comme pour l'ensemble des ordinateurs personnels, est équipée de Windows, système d'exploitation propriétaire de Microsoft, le groupe américain numéro un mondial du logiciel.
Enfin, suite à l'annonce de la sortie en 2010 de Chrome OS, système d'exploitation conçu par la société internet américaine Google, Mandriva a publié jeudi un communiqué en anglais qui témoigne de sa fragilité : « leader européen des éditeurs de distributions open source, Mandriva a déclaré aujourd'hui que sa dernière version Mandriva Linux Spring 2009 va bien au-delà des exigences des utilisateurs actuels de netbooks (...) et s'adapte à tous, particuliers et entreprises. »
La frontière entre navigation web personnelle (Facebook, Twitter, actualités, messageries, etc.) et professionnelle (LinkedIn, sources internes à l'entreprise, téléprésence...), la frontière entre internet fixe et mobile, est de plus en plus ténue. Par ailleurs, Google a déclaré le 7 juillet que son OS open source pour PC équipera, dans un premier temps, des netbooks dans le cadre de
partenariats signés avec des fabricants d'ordinateurs. Cela ne signifie pas que Chrome OS ne sera pas, à l'avenir, adapté à d'autres terminaux nomades de nouvelle génération.
Mandriva, au quatrième trimestre de son exercice fiscal 2008, a enregistré un chiffre d'affaires de 0,83 M€; avant audit, stable par rapport au trimestre précédent. Les dépenses se sont élevées à 1,51 M€; et la perte d'exploitation à 0,40 M€ sur le trimestre. Enfin, l'éditeur a enregistré une perte nette de 0,14 M€. Sur un an l'action (MLMAN) a perdu 42,86% (plus haut 0,38€, plus bas 0,13€, ce jour 0,20€).
*aujourd'hui engagé dans le projet Ulteo
MAJ 12 juillet 19h30 : le titre original de cet article "La société Mandriva s'est-elle fourvoyée ?" était sujet à caution, il a par conséquent était modifié ce jour par son auteur.