Le 13 mars 1989, lorsqu'il proposa le premier schéma de ce qui s'appellera plus tard le World Wide Web, Tim Berners-Lee ne s'attendait certainement pas à une adoption et une évolution aussi fulgurantes des technologies Internet. En juillet 2008, le père de l'Internet appellait à un web ouvert. « J'ai tenté de faire du Web, une plate-forme universelle et neutre qui ne doit pas entrer en conflit avec du matériel spécifique, un logiciel, un réseau, un langage, une culture, un handicap, ou encore des données spécifiques », expliquait le britannique.
Cette année Tim Berners-Lee insiste sur la liberté de l'internaute. Selon lui, les gouvernements et les sociétés ne devraient pas espionner les utilisateurs, par exemple sur les requêtes effectuées ou via l'historique du navigateur. « Lorsque vous utilisez Internet il est important que cet outil ne soit pas préconfiguré avec des limites », explique M. Berners-Lee à la BBC. Il ajoute que si les gouvernements peuvent nécessiter certains pouvoirs pour contrer les usages abusifs de l'Internet, ces derniers devraient être limités.
Ces propos s'inscrivent dans un cadre particulièrement approprié puisque la Chine tente de renforcer son contrôle de la Toile en pratiquant la censure sur certains sites Internet jugés inappropriés par les autorités elles-mêmes. Récemment la Chine a fait savoir qu'elle souhaitait voir un logiciel de filtrage pré-installé sur chacun des ordinateurs commercialisés au sein du pays.
Pour Tim Berners-Lee, la pratique de la censure est vouée à échouer. « Au fil des années l'Internet saura contourner la censure et la liberté triomphera, mais ce ne sera pas un chemin facile », ajoute-t-il.