Au menu : des projets non chiffrés.
« Le séminaire du 10 septembre a vocation à agréger différents points de vue en présence des co-présidents de la commission chargée d'identifier les priorités de l'emprunt national, Alain Juppé et Michel Rocard, d'acteurs des TIC, d'opérateurs, d'élus et d'économistes », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique. Cette journée, a-t-elle ajouté, s'organisera autour de trois tables rondes : « une première sur les infrastructures et les réseaux présidée par Michel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire ; une seconde sur les logiciels, les services, la compétitivité et l'emploi sous la présidence d'Hervé Novelli, secrétaire d'Etat en charge du commerce, des PME et des services et, enfin, une troisième sur le patrimoine et les industries culturelles, présidée par Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication ».
Il s'agit d'identifier les projets qui permettront de « réduire les fractures numériques, territoriale, sociale, générationnelle, interentreprises ». Le numérique ne doit pas simplement être un ensemble d'autoroutes de l'information, « la production nationale de contenus et de services numériques » doit être encouragée, a insisté la secrétaire d'Etat.
Partageant ce point de vue, Michel Mercier a ajouté : « un des axes centraux de toute politique d'aménagement du territoire, c'est la couverture numérique de tous les territoires ». Pour en arriver là, outre une proposition de loi en faveur d'un Fonds de mutualisation destiné au déploiement d'infrastructures haut et très haut débit, l'engagement des opérateurs et des collectivités locales est nécessaire. Un tel chantier prendra « plusieurs années ».
Les entreprises, les PME comme les grands groupes, les fournisseurs comme les utilisateurs des TIC, devront être encouragées. Il reste beaucoup de travail à faire. A l'heure actuelle, a souligné Hervé Novelli, « les entreprises françaises investissent deux fois moins dans les technologies de l'information que les entreprises américaines ». Le secrétaire d'Etat a ajouté : « la politique d'innovation engagée par le gouvernement français (crédit d'impôt recherche révisé, Oseo, réforme en faveur de l'autonomie des universités, etc.) doit être poursuivie. Il nous faudra privilégier les outils de financement et les leviers d'action les plus adaptés pour accompagner le développement des entreprises des TIC » en France comme à l'international.
Bien qu'il soit question d'investissements numériques et de 'grand emprunt', aucun chiffre n'a été communiqué mercredi. « C'est un choix », a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet. Avant de préciser : « on n'est pas dans le chiffrage, on a des idées, bien sûr, mais ça n'est pas ce que l'on veut mettre en avant aujourd'hui. Ce que l'on veut montrer, c'est la pertinence des projets (...) Cela n'est pas rien que cet exercice, ces discussions ouvertes autour des enjeux numériques, soit le premier du genre organisé dans le cadre des travaux liés à l'emprunt national. »