Internet est parfois source de malentendus et même de contre-vérités. WikiTrust ambitionne de remédier au problème grâce à un algorithme qui serait capable de repérer des informations ayant fait l'objet de nombreuses modifications contradictoires et émanant de sources floues.
Le programme en question, qui surligne les parties de texte supposées peu fiables, pourrait être incorporé à l'encyclopédie en ligne Wikipédia. Développé par des chercheurs de l'université de Californie, l'algorithme de WikiTrust détermine comment les contributions de l'auteur ont été reçues par la communauté. Il vérifie à quelle fréquence et à quelle vitesse le propos a été modifié, et considère la réputation des intervenants grâce à un système de point. Par exemple, si un article est modifié par un internaute de mauvaise réputation, l'auteur d'origine ne devrait pas perdre beaucoup de points. Surligné de blanc, le texte est considéré comme fiable, car peu modifié et édité par une personne de confiance. Surligné d'orange, il est considéré comme douteux.
Selon ses créateurs, le système, dont on ne sait encore s'il doit être hébergé sur les serveurs de l'université ou sur ceux de la Wikimedia Foundation, pourrait être utilisé par de nombreux sites collaboratifs. D'ailleurs, le World Wide Web Consortium tente de créer un système similaire avec Powder, un protocole de description et certification des ressources Web. Phil Archer, un chef de projet participant à Powder, « recommande d'ailleurs fortement aux auteurs de mettre en place une sorte de mécanisme d'authentification ». Car pour Ed Chi, un chercheur de Palo Alto interrogé par le MIT, « les recherches sur les interactions homme-machine, démontrent que les utilisateurs veulent en faire le moins possible pour vérifier la fiabilité d'un site Internet ». Il prend comme exemple les problèmes de phishing sur les sites sécurisés de payement en ligne.
Reste que pour Phil Archer, même si l'on apprend aux internautes à utiliser les outils de vérification de l'information, ils ne pourront pas régler le problème entièrement. « La confiance est quelque chose de très humain », et on veut bien le croire.