Dans une intervention, retransmise pour la première fois sous la forme d'un webcast et ayant largement dépassée le planning initialement prévu, Jen-Hsun Huang a retracé l'histoire du graphique, et plus précisément l'histoire de NVIDIA en revenant sur les différentes évolutions entre le premier processeur graphique de la firme et le premier processeur programmable notamment. Avec des vidéos, photographies et autres contenus projetés en 3D, NVIDIA nous rappelle qu'en 1993 il fallait un data center entier pour atteindre une puissance de calcul de 1 Teraflops, puissance que l'on retrouve dorénavant dans une simple puce graphique. En montrant les divers usages des puces graphiques et de l'informatique visuelle au sens large, de la médecine aux applications de rendu 3D, Jen-Hsun Huang a en quelque sorte voulu remercier la communauté des développeurs, lesquels ont vu dans la puce graphique un fantastique co-processeur, avant même que NVIDIA ne s'y intéresse.
Jen Hsun Huang - CEO et cofondateur de NVIDIA
C'est donc les développeurs qui ont inspiré NVIDIA dans le développement de CUDA, le terme marketing consacré pour désigner la partie matérielle des puces graphiques de la firme capables d'exécuter des tâches généralistes. Et Jen-Hsun Huang de rappeler que dès 2006 NVIDIA s'est engagé à proposer des puces graphiques systématiquement doté de la capacité d'exécuter des applications écrites pour CUDA. A ce jour, 180 millions de puces graphiques CUDA ont été livrées dans le monde, 200 universités proposent des programmes d'apprentissage CUDA alors que l'on compte plus de 1500 développeurs CUDA. Et NVIDIA de revenir sur la notion de CUDA en insistant sur le fait qu'il ne s'agit en aucune manière de remplacer le CPU mais plutôt de le compléter. Dans une démonstration chiffrée, et en prenant quelques libertés, Jen-Hsun Huang nous expliquait qu'en multipliant le nombre de coeurs d'un processeur on augmentait certainement ses performances en ce qui concerne l'exécution d'applications parallélisée, mais l'on détériorait aussi ses performances en matière d'exécution de code sériel ou séquentiel, du code encore largement utilisé et indispensable pour le système d'exploitation notamment. Pour NVIDIA, il n'y a toujours pas d'intérêt à remplacer le CPU, et il faut construire le bon outil pour le bon travail. Le bon outil étant le GPU bien évidemment. Et Jen-Hsun Huang de noter qu'il devient de plus en plus difficile de trouver de nouvelles instructions à ajouter aux CPU actuels pour améliorer leur capacité en matière d'exécution parallèle.
La partie centrale du keynote fut bien sûr consacrée à Fermi, le nom de code de la nouvelle architecture NVIDIA sur laquelle nous reviendrons plus tard. Si NVIDIA est certes en retard sur ATI, la firme a présentée les premières cartes fonctionnelles exécutant une démo technologique de raytracing notamment. Avec Fermi, NVIDIA proposera une puce comportant 3 milliards de transistors alors que son architecture a été entièrement revue pour être compatible avec le langage C++.
Jen-Hsun Huang aura également abordé dans son keynote l'API PhysX, qui permet de rendre les jeux plus réalistes, ou encore la technologie 3D Vision. Car selon l'intéressé, il ne s'agit plus de se différencier en proposant les meilleurs graphismes, tout le monde étant dorénavant au même niveau. Non il s'agit de proposer de nouvelles expériences aux utilisateurs. Et d'exhiber le premier appareil photo numérique capable de prendre des photos 3D, un modèle Fuji. Après un passage consacré à la détection du cancer du sein, passage pas forcément de très bon goût pour nous autres européens même si effectivement la puissance du GPU peut aider dans l'analyse d'images médicales, Jen-Hsun Huang a conclu son keynote en parlant voiture et plus exactement Ferrari, un sujet qui lui tient décidément à coeur, avec une démo d'un logiciel permettant de choisir l'intérieur et l'extérieur de son véhicule. L'intérêt était ici de montrer une roue, vide de tout enjoliveur : en filmant celle-ci, le logiciel effectuait automatiquement un rendu de l'enjoliveur choisi, ce dernier suivant les mouvements de la roue et réagissant à la lumière ambiante.
Démonstration d'un enjoliveur incrusté en temps réel sur le flux vidéo