Sacré Dan Gillmor ! Dans un article-tribune publié le 3 octobre dans les colonnes du Guardian, « Les nouvelles règles de l'information », le journaliste américain étiqueté à gauche, propose 22 idées pour changer la manière dont l'information est produite.
Dan Gillmor invite les journalistes à ne plus être « paresseux et sans imagination », à éviter les articles célébrant l'anniversaire d'une société, d'une technologie, d'un produit ou d'une marque.
Fervent promoteur du journalisme participatif, l'auteur de We The Media et rédacteur en ligne, estime par ailleurs que les contributions des lecteurs sont essentielles à la bonne santé d'une publication. Cependant, insiste Gillmor, les contributeurs ne sauraient être considérés comme de la main d'oeuvre gratuite. Au contraire, ils devraient être récompensés avec autre chose qu'une « tape dans le dos ».
Pour l'ancien chroniqueur du San Jose Mercury News, le lecteur devrait également avoir la possibilité de remettre en cause un article, de poser une question à son auteur ou encore de signaler une erreur. Bien entendu, une telle démarche est satisfaisante à la condition que la rédaction prenne en compte ces remarques.
Dan Gillmor ajoute que « la transparence » devrait être « l'élément central du journalisme ». Le style sténographique devrait être proscrit et, surtout, ne pas être qualifié de journalisme. Enfin, poursuit Gillmor, « nous remplacerons le langage RP (relation/attaché de presse) et certains mots et expressions de style orwellien avec un langage plus neutre, précis ». Le journaliste fera référence à ses sources, y compris à ses concurrents. Quant à l'anonymat, il sera respecté.
Enfin, Gillmor se prononce pour l'utilisation non modérée des hyperliens qui font le succès du web, et pour le libre accès aux archives. A n'en pas douter, ces idées ne feront pas l'unanimité. Peu importe, elles ont le mérite d'enrichir le débat sur l'avenir du journalisme à l'ère numérique.
L'article « The new rules of news » est publié par le quotidien britannique sous licence Creative Commons.