Fidèle à sa bonne habitude, la rédaction de Clubic vous propose de suivre au fil de l'eau les annonces qui vont être formulées par Apple depuis le Yerba Buena Center de San Francisco. Plutôt qu'un indigeste flux de phrases sans queue ni tête, nous vous proposons de suivre minute après minute la création d'un article résumant l'événement, prélude à un examen plus approfondi des nouveautés présentées par Steve Jobs. Usez et abusez du F5 ;-)
Tablet or not Tablet, that's the question ! Après des semaines, voire des mois, de rumeurs aussi diverses que variées, l'heure est enfin venue de savoir si Apple prépare bel et bien l'introduction sur le marché d'une tablette tactile pensée comme un intermédiaire entre le téléphone portable et l'ordinateur traditionnel. Pour accompagner la création de ce nouveau segment dans sa gamme, Apple devrait sans doute introduire de nouveaux éléments logiciels. Certains seront vraisemblablement destinés aux développeurs, d'autres pourraient s'adresser aux éditeurs de contenus : on pense aux médias, mais aussi à l'industrie du livre. On s'attend également à quelques mises à jour du côté de l'informatique pur et dur, avec pourquoi pas l'introduction de nouveaux MacBook équipés des derniers processeurs d'Intel.
Les images sont à mettre au crédit de l'équipe de Gizmodo.
Here we go ! |fin|C'est bien Steve Jobs qui ouvre les hostilités de cette conférence prévue de longue date. Avant d'en arriver au « produit révolutionnaire » qui justifie la tenue de cet événement, le PDG d'Apple n'oublie pas de rappeler quelques chiffres, qui tombent pour mémoire deux jours après que la société a annoncé les meilleurs résultats financiers de son histoire, avec 15,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires. L'iPod aurait franchi la barre des 250 millions d'exemplaires vendus dans le monde. Aujourd'hui, Apple serait tout simplement plus important que Nokia, Sony ou Samsung dans le domaine de l'électronique grand public. Annualisé, le chiffre d'affaires atteint 50 milliards de dollars, et il est vrai qu'en bourse, Apple pèse désormais plus qu'IBM !
Et son nom est l'iPad !
La tablette d'Apple s'appellera finalement bien l'iPad. Un appareil que Steve Jobs présente bien comme un intermédiaire entre le smartphone et l'ordinateur portable, mais qui doit selon lui s'acquitter mieux de ses missions que ces deux appareils s'il veut avoir une quelconque raison d'être. Les netbooks, ces ordinateurs ultraportables à bas prix, ne répondant pas à cet objectif, il convient de lui dédier un nouveau terminal : la tablette.
L'iPad reprend les icônes que l'on connait sur l'iPhone. Elle aussi dispose d'accéléromètres, de façon à ce que l'affichage bascule automatiquement du portrait au paysage. Un clavier virtuel, lui aussi semblable à celui de l'iPhone, vient occuper la moitié de l'écran. L'interface semble toutefois bien plus travaillée que celle de l'iPhone, comme si la volonté avait effectivement été de trouver le meilleur compromis qui soit entre Mac OS version ordinateur et Mac OS mobile.
L'iPad sait bien évidemment lire des vidéos. Elle tirerait parti de la HD mise en place par YouTube, mais la prise en charge de Flash n'a pour l'instant pas été abordée. Elle pourrait toutefois bien ne pas être au programme, comme en témoigne l'absence d'animations sur les sites visités par Steve Jobs, et la présence du petit carré bleu indiquant un logiciel manquant !
Après avoir fait le tour de quelques grands titres de la presse en ligne américaine, Steve Jobs lance le client de messagerie, dont l'interface est assez proche, à première vue, de celle du client Mail de Mac OS X.
L'iPad affiche des dimensions de 24,28 cm (hauteur) sur 18,97 cm (largeur) avec une épaisseur de 13,4 mm, pour un poids de 680 grammes en version standard, contre 730 grammes pour le modèle 3G. Elle lira les vidéos H.264 dans une résolution allant jusqu'au 720p.
Multitouch à tous les étages
Comme on pouvait s'y attendre, l'iPad offre les contrôles tactiles à deux doigts que l'on connait sur l'iPhone, avec la possibilité de zoomer ou dézoomer à deux doigts, en pinçant l'écran. L'iPad dispose également de sa propre visionneuse photo, assez proche d'iPhoto, avec la possibilité d'afficher des diaporamas. Les possesseurs de Mac devraient avoir la possibilité de partager leur collection d'images avec l'iPad assez facilement, en y retrouvant l'ensemble de leurs informations, comme la localisation de l'endroit d'une prise de vue sur une carte par exemple.
Vidéo de présentation de l'iPad par Apple
Après les images, la musique ! iTunes est logiquement de la partie, avec là encore une interface très proche de celle que l'on connait sur nos ordinateurs. On pourra donc visualiser sa bibliothèque de titres, et bien sûr les lire directement depuis la tablette. Certains éléments ont toutefois été retravaillés, pour mieux convenir à une interface tactile. Le kiosque de téléchargement, qui fait d'iTunes le premier disquaire numérique au monde, est bien évidemment accessible directement depuis le logiciel. Google Maps, également de la partie, semble se prêter admirablement bien à l'exercice de la tablette.
9,7 pouces, et processeur Apple !
L'écran, tactile capacitif, affiche une diagonale de 9,7 pouces, pour une résolution de 1024 x 768 pixels. Avec 1,27 cm d'épaisseur, la tablette n'accuserait que 680 grammes sur la balance. Equipée du WiFi 802.11n, du Bluetooth et d'une boussole, elle offrirait une autonomie de 10 heures en fonctionnement, pouvant monter à un mois en veille. L'iPad serait en outre motorisée par un processeur signé Apple ! Une véritable première, qui fait suite à l'acquisition de PA Semiconductor en 2008. On attend donc avec impatience de voir quelles peuvent être les caractéristiques et les performances de cette puce surnommée « A4 ».
Compatible avec les applications iPhone
L'iPad est 100% compatible avec les logiciels conçus pour l'iPhone et l'iPod Touch, annonce Scott Forstall, en charge de la branche logiciels mobiles chez Apple. L'affirmation est étayée par la présentation de quelques uns des succès de l'App Store en matière de jeux vidéo. Toutefois, il y aura aussi des applications natives, spécialement conçues pour l'iPad et tirant parti de la résolution de son écran ainsi que de sa configuration, plus robuste que celle d'un téléphone, comme Brushes, dédié... à la peinture virtuelle. Le FPS futuriste de Gameloft, Nova, sera du nombre. Electronic Arts aussi prépare un titre pour l'iPad, sous la forme d'un portage de Need For Speed Shift, où tous les contrôles sont tactiles, du changement de vitesse au coup d'oeil dans le rétroviseur. Enfin, le kit de développement d'applications pour iPhone (SDK) est immédiatement mis à jour afin que les développeurs puissent modifier leurs logiciels, de façon à exploiter au mieux l'écran de l'iPad. Dernier point, on pourra transférer vers l'iPad les applications iPhone que l'on a déjà achetées.
Une offre dédiée aux médias
Avec trois millions de téléchargements, l'application iPhone du New York Times fait figure de succès. C'est ce prestigieux quotidien qui inaugurera les nouveautés mises en place par Apple à destination des éditeurs avec son iPad. Une nouvelle application est présentée, qui permet de consulter le journal avec une mise en page proche de celle d'un canard papier. L'interactivité est toutefois bel et bien en rendez-vous, puisqu'au sein de cette interface, on peut cliquer sur les images, lire des vidéos ou lancer des animations. Entre papier et numérique, aurions-nous le meilleur des deux mondes ? C'est certainement sous cette forme que les pubs Apple nous le présenteront !
La vidéo live sera aussi du convoi, avec un premier partenariat annoncé : MLB.com, et une application enrichie permettant de visualiser des matchs de baseball tout en profitant d'informations contextuelles.
Enfin, le livre électronique, l'une des tendances phare du CES 2010, ne pouvait avoir été oublié. Une application baptisée iBooks sera dédiée à cette thématique. Un « iBook Store », réunissant plusieurs grandes maisons d'édition (Hachette, Penguin, Harper Collins sont du nombre), lui est associée. Le fonctionnement sera tout bonnement similaire à celui de l'iTunes Store ou de l'App Store, modèles déjà si bien rodés qu'il aurait été étonnant qu'Apple ne se contente pas de les transposer à l'univers du livre.
En faisant l'impasse sur les technologies d'encre électronique, Apple laisse à l'éditeur le choix de publier des livres en noir et blanc ou, au contraire, d'enrichir ces derniers de la couleur ou d'éléments multimédias : photos, vidéos ou sons. Apple propose logiquement navigation page par page, table de matière ou possibilité d'annoter les contenus. Le format ePub, qui se démocratise, est compatible avec iBooks.
iWork pour iPad
L'iPad ne serait pas qu'un simple outil de divertissement. Apple annonce en effet l'arrivée de sa suite bureautique, iWork, qui pour l'occasion se voit dotée d'une nouvelle interface. Tableur, traitement de texte, etc, iWork for iPad ambitionne de proposer une expérience utilisateur similaire à celle que connaissent aujourd'hui les utilisateurs de Mac. A en croire Phil Schiller, qui présente le logiciel, seules les interactions avec le logiciel différeraient puisqu'elles exploitent ici un écran tactile. Reste une question : envisagerait-on vraiment de construire une présentation ou une feuille de calculs sur un écran tactile ? Au niveau de la consultation, qui pourrait bien être l'usage principal, la prise en charge semble sans faille. Au niveau des feuilles de calcul, on observe un clavier numérique virtuel dédié, semblable à celui d'une calculatrice. Mais pourra-t-on connecter un clavier sans fil ?
Chacune des applications iWork sera vendue 9,99 dollars. Il sera possible de faire afficher l'image au travers d'un projecteur souligne Apple, ce qui devrait renforcer l'attrait de l'iPad auprès des professionnels !
Synchronisation en USB
Exactement comme un iPhone, la tablette iPad pourra être synchronisée avec un ordinateur via USB, indique Steve Jobs, remonté sur scène. Mais il ne s'arrête pas là, puisqu'il annonce qu'une deuxième version de l'iPad intègrera un module 3G+, lui permettant donc de se connecter à Internet en situation de mobilité ! Aux Etats-Unis, une formule à 14,95 dollars par mois permettra de disposer de 250 Mo d'échanges 3G. Pour 29,99 dollars, on disposera de l'illimité (avec sans doute quelques restrictions, comme en France...).
L'iPad ferait appel à des cartes « micro SIM » et serait, par défaut, unlockée ! Autrement dit, la tablette ne sera donc pas rattachée en exclusivité à un opérateur. Tous les réseaux compatibles pourront être utilisés, sous réserve que l'opérateur soit en mesure de fournir une micro SIM.
A partir de 499 dollars
Dans sa version de base, 16 Go de stockage sans 3G, l'iPad sera vendue 499 dollars. Le modèle 32 Go viendra à 599 dollars, contre 699 dollars pour la version 64 Go. Si l'on veut disposer de la 3G, il faudra ajouter 130 dollars au prix de base, soit 629 dollars pour 16 Go, puis 729 et 829 dollars.
Les modèles WiFi seront disponibles sous 60 jours environ, et il faudra attendre un mois de plus pour les versions 3G.
Dock, clavier... place aux accessoires
Apple sait que les accessoires sont un bon moyen d'augmenter la rentabilité d'un produit tel que l'iPad, dont le prix de revient est sans doute élevé. Une station d'accueil, permettant de positionner la tablette face à soi en mode portrait, sera proposée et pourra se voir enrichie d'un véritable clavier ! Pour l'instant, aucune souris n'est évoquée, mais puisque l'iPad est compatible Bluetooth, il n'est pas impossible qu'il soit d'ici sa sortie possible de lui adjoindre une Magic Mouse ?
Et que ne fait pas l'iPad ?
Ce n'est pas à Steve Jobs qu'il faut poser la question, mais il nous faut tout de même souligner qu'a priori, l'iPad ne permet pas de passer des appels vocaux en 3G, bien qu'une prise micro soit prévue. La prise en charge de Flash ne semble à l'heure actuelle pas assurée, même si le logiciel peut évoluer d'ici la sortie, et aucun mot n'a été touché du multi-tâche, qui ferait pourtant cruellement défaut s'il n'était pas implémenté !
Derniers chiffres pour finir ? Aujourd'hui, 125 millions de comptes iTunes auraient renseigné leur numéro de carte bancaire, devenant de ce fait des clients potentiels. Au total, Apple aurait vendu la bagatelle de 12 milliards de contenus numériques, tous domaines confondus.