Des statuts, comme chez Microsoft ou chez Yahoo, que l'on pourra commenter d'un « J'aime » comme sur Facebook et relayer à ses propres contacts comme sur Twitter, mais aussi des liens, des photos ou des informations de géolocalisation postées depuis son mobile, comme sur Foursquare ou OpenPlayce. Le tout se fait sans configuration, directement à partir de son compte Gmail, avec récupération automatique des contacts et possibilités de réglages entre informations devant être cantonnées au réseau des proches et données publiées aux quatre vents sur le Web.
Pour Google, Buzz va plus loin que les services suscités. Surtout, il en comblerait les principales lacunes, en permettant notamment à l'utilisateur de s'y retrouver naturellement, ou presque, au sein des flux de données émis par ses contacts. Buzz propose ainsi une construction « automatique » du réseau, en proposant automatiquement à votre profil les comptes d'internautes avec lesquels vous interagissez régulièrement ou qui ont été cités plusieurs fois par vos propres contacts. Chaque suggestion peut être refusée, les avis de l'utilisateur venant alors nourrir l'algorithme de sélection de façon à en affiner les choix.
Rafraichie de façon automatique, l'interface est en mesure d'intégrer des vidéos, des photos ou des publications émanant de services tiers : YouTube et Picasa bien sûr, mais aussi des concurrents tels que Twitter ou Flickr. Galeries de photo et vidéos sont lues directement depuis Buzz, sans qu'il soit nécessaire de quitter le flux d'information. Ceux qui le souhaitent pourront enfin joindre à leurs publications leurs coordonnées géographiques, qui apparaitront alors sous la forme d'une petite carte Google Maps. L'internaute pourra de ce fait partir à la recherche, parmi les statuts « publics », des messages qui ont été postés dans son entourage proche.
Google Buzz sera déployé dans les jours à venir au sein des comptes Gmail, où un nouvel onglet signalera l'activation du service. En parallèle, il est accessible depuis les téléphones mobiles, Android et iPhone dans un premier temps, puis Symbian, Blackberry et Windows Mobile, sous la forme d'une application Web à lancer depuis son navigateur.
« Aujourd'hui, la communication en ligne a dépassé l'email et le chat - les gens partagent des photos avec leurs amis ou leur famille, commentent ce qui se passe autour d'eux, et expliquent au monde ce qu'ils sont en train de faire en temps réel. Ce nouveau partage social offre une véritable valeur, mais il signifie aussi qu'il y a beaucoup plus de matière à trier, et il est de plus en plus difficile de franchir les mises à jour et d'engager des conversations significatives », explique Edward Ho, responsable technique du projet Google Buzz.
Sous une appellation galvaudée, « Buzz », Google remet peut-être en avant son grand propos : « organiser l'information mondiale », en s'attaquant au temps réel. Un concept qu'il touche du bout du doigt depuis des mois, en indexant par exemple les messages Twitter en temps réel ou en proposant, début 2010, l'affichage de résultats de recherche ayant suscité l'intérêt de vos proches, mais sur lequel il n'a pas encore réussi à s'imposer.
A ce titre, Google Buzz a sans doute une carte à jouer. Bien qu'elles ne soient pas encore exploitées, de nombreuses interfaces de programmation sont d'ores et déjà disponibles pour alimenter Buzz à partir de sources tierces de contenus. A ce jeu, Google a pris le parti de ne se fermer aucune porte, en promettant dès le lancement une compatibilité avec tous les formats qui se sont imposés comme des standards de fait sur Internet, du RSS à l'Atom en passant par l'OAuth, de façon à autoriser des interactions plus complexes que la simple agrégation de flux. En revanche, Buzz ne permet pas pour l'instant l'export des données publiées en son sein sur un service concurrent, mais la fonctionnalité serait à l'étude.
Pensé plus comme une plateforme que comme un service indépendant, Buzz pourrait ne pas connaitre un succès immédiat : internautes réticents à l'idée de confier, encore, leurs informations personnelles à Google, ou imbrications trop nombreuses pour que le service puisse être appréhendé rapidement par le plus grand nombre. Comme Wave, service aujourd'hui peu usité en dépit d'une promesse digne d'intérêt, il devrait toutefois servir largement les intérêts de Google, lui permettant d'apprendre à toujours mieux jongler avec les milliards d'informations que produisent aujourd'hui les internautes dans leurs interactions « sociales » en ligne.
Màj : Pendant ce temps, chez la concurrence, on rappelle non sans un brin d'ironie l'existence d'un service nommé Yahoo Buzz, lancé il y a deux ans.