Alors que l'Assemblée nationale doit procéder aujourd'hui au vote solennel de la loi de programmation sur la performance de la sécurité intérieure (Loppsi), la ligue Odebi ambitionne de fournir à l'internaute lambda les moyens qui lui permettront de se soustraire à toute mesure technique de surveillance de leur ordinateur. En des termes toujours très vindicatifs, elle annonce le lancement du projet Odebian : une distribution Linux basée sur Debian, proposée sous la forme d'un Live CD et paramétrée pour une protection maximale de la vie privée.
« Vous avez été maintes fois prévenus qu'en voulant trop contrôler l'internet, celui ci finirait par vous échapper complètement avec la généralisation des outils de cryptage et d'anonymat, aujourd'hui réservés aux seuls 'initiés' », indique la ligue Odebi dans une lettre ouverte adressée aux députés, dans laquelle elle les invite à rejeter le projet Loppsi.
Elle y annonce Odebian, qui se veut un « outil simple d'utilisation et à la portée de tous », permettant « à l'ensemble de nos concitoyens d'échapper à la surveillance généralisée et au filtrage des réseaux ».
Odebian ne requiert aucune installation spécifique : comme tout Live CD, il suffira de la graver sur un disque puis de régler son ordinateur pour que ce dernier démarre sur le lecteur optique plutôt que sur le disque dur, ou de la charger sur une clé USB. En gestation, le projet se limite pour l'instant à une base Debian équipée du navigateur Iceweasel et réglée pour que les connexions réseau transitent systématiquement par Tor, un réseau décentralisé mondial visant à garantir l'anonymat des connexions.
« L'objectif est de fournir un OS 'live' cumulant les avantages de debian (liberté, sécurité, fiabilité, communauté) et les valeurs défendues par Odebi », résume Tomtom, l'instigateur du projet. A l'heure actuelle, l'initiative ne risque guère de séduire le grand public, notamment parce que le réseau Tor est particulièrement lent, mais il pourrait bien participer à la démocratisation des solutions techniques visant à garantir l'anonymat des échanges, compromettant de ce fait l'efficacité des dispositifs tels que Loppsi ou Hadopi.