Hasard du calendrier ou volonté de montrer le bon exemple à ceux qui s'interrogent sur le bien fondé des mesures de la loi Loppsi ? L'Assemblée nationale vient de mettre en place un dispositif de filtrage visant à interdire l'accès aux sites Internet pornographiques ou pédophiles depuis les ordinateurs qu'elle propose à ses membres et employés.
« Le dispositif de filtrage vise à empêcher toute connexion aux sites pornographiques, pédophiles, ainsi qu'à des sites susceptibles de propager certains virus », indique une note publiée sur le réseau interne de l'Assemblée nationale, dont la teneur est rapportée par l'AFP. Elle précise en outre que les traces de connexion sont, « pour des raisons techniques », conservées pendant 24 heures.
D'après Bakchich.info, il semblerait toutefois que le système soit faillible. Basé, selon une source interrogée sur place par ses soins, sur un système de type liste noire, il ne bloquerait pas correctement certains annuaires dont le caractère pornographique ne fait aucun doute. A l'inverse, il interdirait l'accès à au moins une adresse qui pourtant ne revêt à première vue ni danger, ni atteintes aux bonnes moeurs.
L'anecdote ne prêterait guère à conséquence, si les députés ne venaient justement pas d'adopter, dans le cadre de la loi Loppsi, le principe du filtrage comme moyen de lutter contre la diffusion de contenus pédophiles sur Internet.Leur vote aurait-il été différent s'ils avaient constaté l'efficacité toute relative des garde-fous qui leur sont censément imposés ?