Christophe DUPONT : Respublica, la République virtuelle du Net

Jérôme Bouteiller
Publié le 31 mai 2000 à 00h00
Brique communautaire de Libertysurf, le site RESpublica, crée par Christophe DUPONT fait preuve d'un très grand dynamisme en ce début 2000. Après le lancement d'une radio, d'un service de troc ou encore de l'organisation d'une élection, le service étudie

JB - Monsieur Christophe DUPONT, bonjour. 18 mois après le lancement de RESpublica. Peut-on dresser un premier bilan ?

CD - Au mois d'avril l'audience de Respublica était d'environ 12 millions de pages vues et 1,8 millions de visites. Le nombre d'inscrits sera bientôt de 300.000. Quant au chiffre d'affaires, il progresse selon nos prévisions grâce à la régie du groupe LibertySurf.

JB - Vous appartenez au groupe LibertySurf qui s'est récemment porté acquéreur de chez.com, une autre communauté virtuelle. Comment allez vous gérer ce nouveau partenariat ?

CD - Le site "chez.com" est à l'instar du site Multimania.fr, un hébergeur gratuit, c'est à dire un site dont le trafic est quasi-exclusivement constitué par les sites qui y sont hébergés. Respublica se veut d'être un site communautaire, c'est à dire un lieu de vie sur Internet. Nous avons et nous aurons de nombreux outils destinés à l'interaction entre les personnes. Dans ces conditions les deux sites sont très complémentaires. Les utilisateurs de "Chez.com" pourront disposer d'une palette d'outils plus importante et Respublica d'un apport de trafic. L'intégration du nouveau venu dans le groupe se fera dans le respect des utilisateurs de ce site.

JB - RESpublica propose de nombreux services (tchat, pages perso, radios, troc, forums, etc...) aux internautes et aux webmestres. Quelle est la cohérence entre tous ces services ? Peut-on vraiment parler de communauté ?

CD - La vie ! La communication entre les personnes. Tous les services que nous éditons ont pour vocation de faire interagir les utilisateurs.

JB - Vous faites parti des premiers services à proposer le troc à ses abonnés. Pensez vous élargir cette fonctionnalité aux petites annonces, à l'achat groupé et aux ventes aux enchères ?

CD - Certainement pas l'achat groupé : Il suffit de faire un rapide calcul pour se rendre compte que ce modèle économique n'est pas très crédible. Par contre, je pense qu'Internet est adapté au "discount" ou au commerce de produits rares. Nous irons plutôt dans ces directions.

JB - Vous reversez actuellement une part du chiffre d'affaire publicitaire réalisé par vos meilleurs webmasters. Etudiez vous la généralisation de ce système de reversement ? Pourriez vous lancer votre propre système de point de fidélisation voire votre propre monnaie ?

CD - Les hébergeurs gratuits tirent leurs chiffres d'affaires et donc leurs valeurs du trafic que génèrent les sites qu'ils hébergent. De même que l'Internet payant n'a pas fait long feu, nous pensons que l'hébergement gratuit pourrait ne plus exister dans l'avenir au profit de modèles tels que le nôtre. Quant à la fidélisation, Nous pourrions en effet lancer un tel programme... et peut-être même que tout cela est déjà en chantier :) Le groupe LibertySurf possede une masse critique de plus d'un million d'utilisateurs inscrits et actifs.

JB - RESpublica se présente comme la "République du Net" et a même organisé l'élection de son président. Peut-on vraiment concilier une ambition politique avec les réalités mercantiles et financières des sites web, particulièrement ceux appartenant au groupe Libertysurf ?

CD - Certains sites axent leur campagnes de communication autour de publicité provocantes et sans message. Au milieu de tout cela, nous voulions communiquer avec un vrai message. Par ailleurs cette campagne rejoint les idées de "démocratie virtuelle" que j'avais en tête lors de la création du site Respublica. Communiquer "utile" ne va pas à l'encontre des principes d'une société commerciale, et cela surtout sur Internet ou l'affectivité des internautes par rapport à un site est un critère très important.

JB - Avez vous un axe politique particulier pour votre communauté ? Souhaitez vous y appliquer ou y expérimenter des concepts novateurs ?

CD - J'ai la profonde conviction que ce nouveau media pourra engendrer une nouvelle forme de politique basée sur les caractéristiques suivantes :
- pas de frontières : une mondialisation complète !
- peu de barrières financières : un site (et donc un individu) peut très rapidement répendre son idée à la surface du cybermonde. Un des derniers bons exemples de communication virale est illustre par le succès quasi instantané du site kaskooye.net
- pas d'appareil : pour l'instant le terrain est vierge de système politiques et administratifs.

En 2009, tous les citoyens francais seront connectés, que ce soit par leur ordinateur, leur téléphone, leur voiture ... Une élection du président de la République est organisée parallelement à la vraie. Il y a plus de votants sur le net ! Que fait-on ?

JB - Souhaitez vous décliner votre projets sur d'autres "supports" : télévision, cafés, wap, commerces, magazines, parti politique, etc.. ?

CD - OUI... La valorisation d'une société Internet tel que LibertySurf lui permet d'aller facilement dans des secteurs de l'ancienne économie. Nous investirons de nouveaux supports en fonction de notre stratégie et des opportunités. Les opportunités du marché sont par définition imprévisibles, quant à notre stratégie précise, nous préférons laisser la surprise à nos concurrents !

JB - A vos yeux, qui est votre principal concurrent ? Multimania ou l'Etat Français ?

CD - Sur l'aspect communautaire, Respublica se sent d'avantage concurrent de sites tels Caramail que d'hébergeurs tels Multimania. Sur l'aspect politique, on verra ...

JB - Monsieur Dupont, je vous remercie.

CD - C'est moi :))
Entretien réalisé en Mai 2000 par Jérôme BOUTEILLER
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