C'est une réunion sans précédent qui a eu lieu à huis clos le 13 septembre dans les bureaux du Capitole à Washington D.C. Les leaders de la tech mondiale ont été conviés à discuter de l'IA avec des sénateurs américains pendant trois heures.
Avec les bouleversements provoqués par l'avènement de cette technologie hautement disruptive, cette discussion en haut lieu se devait d'être tenue. Les grands noms du secteur de la technologie y étaient présents : Jenseng Huang (NVIDIA), Satya Nadella (Microsoft), Elon Musk (Tesla, X.com anciennement connu sous le nom de Twitter), Arvind Krishna (IBM), Mark Zuckerberg (Meta), Eric Schmidt (ancien P.-D.G. de Google) et Sam Altman (OpenAI). Tous invités par Chuck Summer, le chef de la majorité démocrate, la discussion a porté principalement sur la régulation de l'IA.
La prise de conscience de la portée de l'IA
Pendant ce meeting, les 60 sénateurs également conviés ont écouté sans possibilité de prendre la parole dans un premier temps, afin d'entendre la position des différents représentants sur les enjeux de l'IA. Elon Musk a en premier lieu souligné la valeur historique de cette rencontre. Il a évoqué ensuite les « risques civilisationnels » qu'il est possible d'associer à l'IA.
À la question posée par Chuck Summer : « Le gouvernement a-t-il un rôle à jouer dans la régulation de l'intelligence artificielle ? », d'autres acteurs se sont exprimés dans le sens de Musk. Sam Altman a ajouté que « tout le monde est d'accord pour dire que nous avons besoin du leadership gouvernemental dans ce processus ». Ce constat a été partagé par d'autres experts lors de cette entrevue.
Une régulation nécessaire, mais complexe à appliquer
Même si la majorité des intervenants se sont exprimés en faveur d'une intervention gouvernementale, tous n'étaient pas d'accord sur la manière dont cela devait se faire. Si certains sont convaincus qu'un organisme comme le NIST (National Institute of Standards and Technology) pouvait se charger de la régulation, cet avis n'était pas partagé par tous. À l’inverse, d'autres ont suggéré la création d'une nouvelle institution dédiée spécialement à cette tâche.
Certaines interventions ont marqué les esprits. Notamment celle de Janet Murguia, Présidente de UnidosUS (groupe de défense non lucratif des droits de la communauté hispanique, non-partisan aux États-Unis) qui s'est exprimée sur le sujet. Elle a souligné la fracture numérique entre les nouvelles possibilités apportées par l'IA et la réalité vécue par certaines communautés hispaniques aux USA touchées par la pauvreté. Certaines de ces personnes n'ont pas d'accès à Internet, et selon elle, « cela nous laisse à la porte des progrès rendus possibles par les progrès de l'IA ».
Cette réunion a été critiquée par certains observateurs, principalement car elle se tenait en huis clos et que peu d'informations en ont réellement filtré. Pas de compte-rendu public ou encore moins de journalistes conviés pendant cette entrevue. Si la rencontre a été qualifiée de « constructive », les tenants et les aboutissants de celle-ci n'ont pas été clairement énoncés au grand jour. Ce qu'il en résulte : un consensus sur la régulation de l'IA semble plutôt partagé par les grands chefs de la Silicon Valley, mais le chemin pour y parvenir n'est pour l'instant pas clairement tracé.