La pression et le mécontentement des revendeurs étaient trop fortes pour Amazon. La société fait machine arrière et n'appliquera pas les 2 % de frais supplémentaires aux vendeurs Prime qui n'utilisent pas son service interne de livraison.
Le projet était dans les cartons depuis cet été. Amazon avait pris la décision d'appliquer une politique tarifaire qui devait rentrer en vigueur dès le 1er octobre. Celle-ci visait les revendeurs indépendants Prime qui livraient leurs produits de manière autonome, se passant ainsi des entrepôts d'Amazon et de ses services de livraison. Malheureusement pour l'entreprise, les 2 % de frais supplémentaires n'ont pas été très bien accueillis par les personnes concernées. Face à la grogne, Amazon rétropédale.
L'origine de ces frais et leur abandon
Cette augmentation avait clairement pour objectif de pousser les revendeurs à utiliser le service de logistique interne plutôt que de les laisser gérer seuls leurs livraisons. Mais c'était visiblement un peu trop au goût de certains commerçants, qui doivent déjà s'acquitter de commissions allant de 8 à 15 % qui allaient directement dans la poche d'Amazon. Ce n'est pas la première fois que l'entreprise reçoit des critiques concernant des abus de position dominante.
Si l'on en croit les informations transmises par Bloomberg, la décision a été abandonnée principalement en raison des préoccupations d'Amazon concernant l'opinion de ces vendeurs. Même Jonathan Hillson, le responsable des relations publiques de la firme, a confirmé cette information. En effet, le risque de voir les vendeurs dissuadés de participer au programme Prime était trop important. Amazon avait justifié ces frais en expliquant qu'ils seraient utilisés pour « couvrir ses coûts », sans toutefois s'étendre trop sur le sujet. Depuis l'annonce officielle en août, aucune explication plus précise n'avait été formulée.
L'impact sur le programme Seller Fulfilled Prime
Les frais en question auraient concerné seulement les vendeurs participants au programme Seller Fulfilled Prime. Celui-ci permet aux commerçants de continuer à livrer leur produit en indépendance totale tout en conservant le précieux label « Prime ». Un label qui revêt un intérêt important pour les revendeurs, puisqu'il assure aux acheteurs une livraison rapide par rapport à la livraison classique. Cela évite de plus aux commerçants de confier leurs produits à Amazon et d'avoir un plein contrôle de leur logistique.
Cette décision d'annulation s'opère dans un contexte plutôt tendu pour le géant américain, qui se trouve dans le collimateur de la FTC (Federal Trade Commission). L'organisme envisage sérieusement de porter plainte contre Amazon en raison de la dégradation de ses relations avec les revendeurs et pour la mise en place de pratiques anticoncurrentielles.
Source : The Verge