Le ROV Alpha d'Orange Marine © Alexandre Boero pour Clubic
Le ROV Alpha d'Orange Marine © Alexandre Boero pour Clubic

Le robot Alpha, qui permet d'enfouir et de maintenir les câbles sous-marins énergie et télécom, est le symbole de l'excellence technologique d'Orange Marine.

Lors de notre visite et de l'inauguration du Sophie Germain, le nouveau navire câblier de la flotte d'Orange Marine, vendredi 22 septembre à La Seyne-sur-Mer (Var), nous avons été particulièrement impressionnés par un engin, baptisé Alpha. Ce ROV (pour Remotely Operated Vehicule), français, n'est autre qu'un puissant robot sur chenilles capable de plonger jusqu'à 3 000 mètres de profondeur pour réparer des câbles sous-marins indispensables à notre connectivité moderne. Les capacités de ce petit bijou technologique à 6 millions d'euros vont vous étonner.

Le ROV Alpha, puissant et amateur de sensations fortes

Le ROV Alpha est un robot sous-marin de dernière génération. Face à lui, on prend aussi bien conscience de sa puissance, conduite par ses 450 kW, que de sa fragilité, tant il recèle de mécanismes électroniques et de pièces diverses, par centaines. Mais rassurez-vous, le robot est un dur à cuire.

Jusqu'à 3 kilomètres sous le niveau de la mer, excusez du peu, l'engin est capable de creuser des tranchées pouvant atteindre les 3 mètres de profondeur, et d'une largeur comprise entre 15 à 40 centimètres, suffisante pour y découper, récupérer et enfouir des câbles sous-marins.

Le ROV Alpha, ici sur le Sophie Germain © Alexandre Boero pour Clubic
Le ROV Alpha, ici sur le Sophie Germain © Alexandre Boero pour Clubic

Sur ses chenilles particulièrement impressionnantes, le ROV Alpha peut se targuer d'une vitesse de tranchée conséquente de 2,5 km/h. Un exploit technologique pour un appareil de 12 tonnes, 6 mètres de long, 2,3 mètres de haut et 3,5 mètres de large.

Un robot conçu et fabriqué en Provence

La grande fierté d'Orange Marine est d'avoir conçu et fabriqué elle-même le robot. La filiale de l'opérateur historique est pour cela passée par l'un de ses départements, nommé SIMEC Technologies, qui œuvre depuis 45 ans et qui, surtout, travaille depuis son siège de Fuveau, dans les Bouches-du-Rhône.

Le ROV Alpha embarque toutes les technologies nécessaires pour promouvoir son efficacité. Il peut ainsi héberger jusqu'à 6 caméras ainsi qu'une caméra industrielle numérique HD GigE, qui lui permet de voir sous la surface de l'eau et de différencier les matériaux en fonction de leur signature spectrale.

La caméra principale du robot © Alexandre Boero pour Clubic

Le robot est aussi équipé de 8 spots LED, d'un altimètre, de courantomètre, d'un sonar BlueView, de son bras manipulateur, et de nombreux capteurs et détecteurs de métaux. Ces derniers se mettent ensuite au service de sa guillotine, qui permet de sectionner des câbles. Ajoutons à cela 4 réseaux indépendants de 1 Gbit, et une autonomie… illimitée, puisque l'appareil est alimenté par le Sophie Germain.

À gauche en bleu, le détecteur de métal du ROV, qui permet de trouver les câbles une fois à proximité ; à droite, la face avant du robot © Alexandre Boero pour Clubic

Une polyvalence qui le rendra forcément indispensable dans la mer Méditerranée (et ailleurs)

Piloté depuis une salle équipée de multiples écrans par un staff spécialement formé de 6 techniciens autour d'un chef d'équipe, le robot est plongé dans l'eau à l'aide d'un système mécanique. Celui-ci fonctionne grâce à une sorte de ventouse, qui ferait frémir n'importe quel bodybuilder, au regard du poids de la bête.

Le ROV Alpha brille, nous vous l'expliquions, par sa polyvalence. Il est en effet capable d'assurer la maintenance de câbles sous-marins télécom (fibre optique), mais aussi d'assurer celle des câbles d'énergie. Et pour un câblier, ce n'est pas banal, car ce dernier marché n'est pas encore développé. Didier Dillard, le président d'Orange Marine, évoque auprès de nous « un pari sur l'avenir » et une forte attractivité potentielle du Sophie Germain.

L'un des écrans de contrôle du ROV Alpha, à gauche ; et le flux vidéo issu de la caméra principale du robot à droite © Alexandre Boero pour Clubic

En effet, pouvoir travailler sur des câbles de moyenne tension offre la possibilité d'intervenir sur ces gros fils qui alimentent les éoliennes off shore. Orange Marine, l'un des fleurons mondiaux de la réparation et de l'installation de câbles sous-marins, pose ainsi ses pions pour espérer décrocher de nouveaux contrats, alors que l'entreprise compte déjà parmi ses plus prestigieux clients des géants comme Meta et Google.