Des robots sous-marins de haute technologie viennent d'être commandés par la Marine nationale. Ils lui permettront, d'ici à 2026, d'explorer les fonds marins et d'améliorer la surveillance des océans.
La Direction générale de l'armement (DGA) vient de commander deux systèmes de robotique sous-marine dernier cri. Prévus pour 2026, comme l'explique le ministère des Armées, les appareils vont aider à propulser la France dans une nouvelle ère d'exploration et de sécurité maritime. De la cartographie des profondeurs à la surveillance des câbles sous-marins, les missions des prochains maîtres des abysses ne manqueront pas.
Des robots sous-marins à la pointe de la technologie
Le premier système auquel nous faisons référence, baptisé A6K-M, est un drone sous-marin autonome développé par Exail, un industriel français. Véritable bijou technologique, il s'inspire des travaux réalisés avec l'IFREMER (l'institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l'océan) sur l'Ulyx, un engin autonome sous-marin.
Ce robot marathonien est équipé de sonars ultra-performants et est capable de cartographier les fonds marins, mais aussi de surveiller les infrastructures en toute discrétion. L'A6K-M promet de briller grâce à sa polyvalence. Il pourra être déployé depuis les navires de la Marine ou même être parachuté en mer depuis un avion-cargo A400M. Une flexibilité qui promet des interventions rapides partout dans le monde.
Son acolyte, le ROV-DeepSea, est un robot téléopéré conçu par Travocean. Équipé d'optiques de pointe et d'une panoplie d'outils dignes de James Bond, il est taillé pour les interventions délicates en haute mer. On rappelle que Travocean, filiale de Louis Dreyfus Armateurs (LDA), est spécialisée dans l'installation de câbles sous-mains. Ces deux engins formeront, c'est certain, un duo de choc capable de plonger jusqu'à 6 000 mètres de profondeur.
La protection des câbles de télécommunications dans le viseur
Ces robots ne sont, vous l'avez compris, pas de simples jouets. Ils répondent à des enjeux géopolitiques cruciaux. Certains récents événements, comme le sabotage présumé du gazoduc Nord Stream, ont mis en lumière la vulnérabilité de nos infrastructures sous-marines.
Saviez-vous que 99% de nos échanges numériques intercontinentaux transitent par des câbles sous-marins, serpentant silencieusement à des profondeurs dépassant souvent 3 000 mètres ? La Marine française, qui ne pouvait jusqu'alors intervenir qu'à 2 000 mètres de profondeur, fera un bond en avant spectaculaire. Elle rejoint ainsi le club très fermé des nations capables d'opérer dans les grands fonds.
Avec seulement 3% des fonds marins cartographiés avec précision, ces vastes étendues sous-marines deviennent stratégiques, aussi bien pour les scientifiques que pour les industriels et les acteurs militaires. La France, forte de son expertise en exploration sous-marine, se dote ici de technologies de pointe pour sécuriser et explorer ces profondeurs vitales pour notre avenir numérique.
Source : Defense.gouv.fr