Le cluster HPC (calcul haute performance) de Datarmor, le supercalculateur © Ifremer
Le cluster HPC (calcul haute performance) de Datarmor, le supercalculateur © Ifremer

Le supercalculateur de l'Ifremer, situé en Bretagne, est en cours de mise à jour pour devenir dès l'an prochain encore plus performant sur la recherche océanique.

Depuis 2017, l'Ifremer (institut français de recherche consacré à la connaissance de l'océan) utilise Datarmor, un supercalculateur qui équivaut aujourd'hui à 3 000 ordinateurs réunis. Ce dernier est en cours de mise à jour et devrait, en 2024 et pour rester à la pointe de la technologie, atteindre sa pleine capacité pour accélérer la recherche marine, et affiner les modèles de prévision océanique et halieutique.

Le supercalculateur Datarmor va devenir encore plus puissant en 2024

Selon les chercheurs de l'Ifremer, l'appareil fabriqué par la société américaine SGI (Silicon Graphics International) possède un avantage informatique de 10 ans sur le grand public. Le supercalculateur collecte en permanence des données provenant de caméras sous-marines, de capteurs et de satellites.

À terme, Datarmor est appelé à devenir essentiel pour accélérer le traitement de cette énorme quantité d'informations collectées. Il permettra aux chercheurs d'étudier plus efficacement les courants marins, et même de prédire la formation de vagues scélérates, ces dangereuses et ô combien rares vagues.

En 2024, Datarmor disposera d'une puissance de calcul de 426 téraflops, soit l'équivalent de 5 000 ordinateurs basiques réunis, ce qui lui permettra d'observer l'océan autrement. S'il fait partie des 500 premiers supercalculateurs du globe, il est surtout le seul à être à 100 % consacré à la mer.

Une tortue verte dans l'océan, ici en Australie © RugliG / Shutterstock
Une tortue verte dans l'océan, ici en Australie © RugliG / Shutterstock

L'IA au service de l'identification et de l'étiquetage automatiques des espèces

L'ambition de l'Ifremer est de créer un véritable jumeau numérique de l'océan, un environnement virtuel dans lequel les chercheurs pourront modifier les paramètres pour étudier la réaction de l'océan face aux défis tels que le réchauffement climatique. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives passionnantes pour comprendre et préserver notre environnement marin.

Les chercheurs pourront désormais séquencer et stocker plus facilement le génome d'animaux marins, aidant à découvrir peut-être des ancêtres communs. Et grâce à l'intelligence artificielle, il sera même possible d'automatiser l'analyse de vidéos sous-marines, en identifiant et en étiquetant les espèces.

Petit cadeau : la configuration technique de Datarmor © Ifremer

Si 95 % des océans restent aujourd'hui un mystère, la remarquable capacité de traitement et de stockage de données de Datarmor ouvre la porte à de nouvelles découvertes passionnantes. Le supercalculateur est bien plus qu'une simple armoire métallique un peu bruyante : il sera un outil essentiel pour nous aider à transformer notre compréhension des mers et des océans.