Les protecteurs des récifs coralliens, en grand danger face au changement climatique, ont un nouvel espoir grâce à des robots et à l'intelligence artificielle.
Prenons la direction des îles d'Abrolhos, à une soixantaine de kilomètres des côtes de l'Australie occidentale, véritable trésor marin. Comme l'indique la biologiste marine Taryn Foster à nos confrères de la BBC, la beauté de ces eaux tropicales est menacée par le réchauffement de la planète, qui affecte les récifs coralliens.
Les coraux, ces animaux polypes qui construisent ces écosystèmes précieux, sont sensibles à la chaleur et à l'acidification des océans, ce qui les expose au blanchissement et à la mort. Mais la technologie, conduite par des robots et l'IA, pourrait s'avérer salvatrice.
L'impératif de préserver les trésors marins face au changement climatique
Selon le rapport du Global Coral Reel Monitoring Network (Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens), une augmentation de 1,5 °C de la température de l'eau pourrait provoquer la perte de 70 à 90 % des récifs mondiaux d'ici 2070. En un mot : dramatique.
Alors, face à cette menace, les scientifiques travaillent sans relâche pour tenter de restaurer les récifs, un maximum du moins. Traditionnellement, ce processus impliquait la transplantation de minuscules coraux cultivés en pépinières sur les récifs endommagés. Hélas, ce procédé est lent et coûteux.
Néanmoins, Taryn Foster explore une approche innovante dans les eaux profondes des îles Abrolhos. La scientifique a en effet conçu des bases en béton calcaire, dans lesquelles sont greffés des fragments de corail, que l'on dépose ensuite sur le fond marin. Les résultats sont prometteurs, puisqu'ils accélèrent considérablement la croissance des coraux. Mais comment gagner en efficacité dans cette démarche ? Vous allez voir que la technologie n'y est pas étrangère.
Les « cobots » et l'IA au secours des récifs coralliens
Taryn Foster a fondé une start-up, Coral Maker, qui lui permet aujourd'hui de collaborer avec Autodesk. Ce poids lourd du numérique, spécialisé dans l'édition de logiciels, l'aide à automatiser le processus de restauration des coraux. Pour cela, des robots collaboratifs (ou cobots, ces machines dotées d'un bras articulé) contrôlés par une intelligence artificielle ont été formés pour être capables de greffer et de placer les fragments de corail dans les bases, et ce, avec une précision impressionnante.
Mais tout n'est pas si simple. Sortir ces robots de leur laboratoire est un défi. Manipuler des coraux vivants et humides avec une certaine délicatesse, sur un bateau en mouvement qui plus est, expose l'électronique à l'eau salée. Et c'est encore un obstacle majeur à surmonter.
N'oublions pas non plus le financement, crucial. Coral Maker espère recevoir le soutien de l'industrie du tourisme et envisage d'émettre des crédits de biodiversité, dont le fonctionnement pourrait être similaire aux crédits carbone. Taryn Foster espère pouvoir faire prendre l'eau à ses robots d'ici 12 à 18 mois. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.