© Yves Behard/Fuseproject
© Yves Behard/Fuseproject

Fabien Cousteau, le petit-fils du célèbre explorateur français, entend bien marcher sur les traces de son grand-père. L'homme, qui a appris la plongée sous-marine dès l'âge de 4 ans, veut créer un habitat sous-marin.

Pour cela, il s'efforce de récolter la somme nécessaire, évaluée à 135 millions de dollars.

Un poste avancé sous l'eau

Le célèbre Jacques-Yves Cousteau n'est pas seulement connu pour ses documentaires télévisés. Il a également co-inventé le détendeur, qui permet aux plongeurs de respirer sous l'eau et un outil incontournable de la plongée sous-marine actuelle.

Et ce n'est pas tout. Il a également mené, dès les années 1960, une série de projets baptisés Précontinent, et qui visait à mettre au point des habitats sous-marins. L'expérience Précontinent III, en 1965, s'était ainsi arrêtée à 100 mètres de profondeur.

Aujourd'hui, Fabien Cousteau et son Fabien Cousteau Ocean Learning Center (FCOLC) veulent reprendre le flambeau et créer Proteus, une structure sous-marine qui serait à la fois un habitat et une station de recherche. D'après la page dédiée au projet, celle-ci serait organisée sur deux niveaux. Elle comprendrait un salon, une cuisine et une salle à manger, mais aussi une serre sous-marine, des laboratoires ainsi qu'une baie de stockage capable de recevoir des submersibles.

135 millions de dollars à réunir

D'une superficie d'environ 370 m², Proteus doit pouvoir recevoir jusqu'à 12 personnes à 18 mètres de profondeur. Un projet conséquent, surtout lorsqu'on le compare aux précédents projets, dont la taille était plus proche de celle d'un bus. Il constituerait ainsi un poste avancé pour les plongeurs, dont la durée des expéditions est limitée par le contenu de leurs bouteilles.

L'habitat, dont la construction prendra trois ans, doit être installé dans une zone marine protégée au large de Curaçao, une île de la mer des Caraïbes.

Fabien Cousteau cherche ainsi à collecter les 135 millions de dollars nécessaires à l'aboutissement du projet. Il a refusé de nommer les bailleurs de fonds qui le soutiennent déjà, mais ses partenaires stratégiques comprennent l'Université du Nord-Est, l'Université Rutgers et la Caribbean Research and Management of Biodiversity, une organisation à but non lucratif basée à Curaçao.

Le projet doit parfaire nos connaissances des océans. Pour Bryan Helmuth, l'un des collaborateurs du projet, « il y a aujourd'hui cette fausse impression que toutes les connaissances sont acquises. […] L'idée qu'il existe encore de l'inconnu a été perdue dans la conscience publique ».

Le rôle de Proteus rappelle également celui de la Station spatiale internationale, et la comparaison n'est peut-être pas anodine. Ce type de projets ne se contentent pas seulement d'étudier nos océans. Leur conception relève différents défis, comme la mise au point de nouveaux procédés de forage. Ils peuvent aussi tester la résistance humaine face à un manque de lumière naturelle ou à un isolement social prolongé.