L'Agence Spatiale Européenne a confié à Airbus le développement de ce grand robot à roues qui devra parcourir plusieurs centaines de mètres chaque jour. Il devrait atterrir sur Mars en 2028.
Un élément clé de la mission « Mars Sample Return ».
Après Perseverance…
Ce n'est encore qu'une étude (« Advanced B2 »), mais le rover de récupération prend forme. Envoyé fin 2026, sa mission démarrera après son atterrissage en 2028 sur une grande plateforme conçue par les américains.
Ce robot est particulier, car son rôle dépend de la réussite des autres éléments du grand projet « Mars Sample Return » qui en réalité commence… Cet été. En effet, la NASA s'apprête à faire décoller, le 20 juillet prochain, son grand rover Perseverance. Or, ce dernier ne fera pas que rouler au sein du cratère Jezero : une partie de sa mission consistera à collecter des échantillons de sol représentatifs de différents milieux et minéraux (de préférence ceux où l'on pourrait retrouver des « briques du vivant ») et à les stocker dans des tubes scellés. Ces tubes seront ensuite déposés sur la surface martienne, seuls ou en groupe, sur ce que l'on pourrait appeler des points de collecte.
Ce sont ces 36 tubes que le robot actuellement en conception chez Airbus devra récupérer.
Le tube de l'été
Pour l'instant, le rover d'Airbus n'a pas de nom, mais tout le monde l'appelle déjà « Fetch », le terme anglais pour « rapporte ». Si l'industriel passe les étapes suivantes, il sera assemblé comme le rover Rosalind Franklin (Mission ExoMars 2022) sur le site de Stevenage en Angleterre… Et si son design ne change pas trop, ce sera un grand véhicule !
Mais sa mission ne sera pas aussi simple qu'on peut l'imaginer, et c'est ce qui va définir son aspect final. D'abord, le rover devra être capable de se déplacer rapidement : environ 200 mètres chaque jour en navigation semi-autonome, sur des terrains variés et difficiles.
Ensuite, il lui faut de bons « yeux », puisqu'il devra repérer et identifier les tubes contenant les échantillons ; et un bras robotisé pour les capturer ; et de quoi les stocker pour les ramener jusqu'à la plateforme…
En plus de tous ces éléments, il faut prévoir des sécurités importantes : en effet, que se passerait-il si, chargé de plus d'une trentaine de tubes, « Fetch » tombe en panne ? Cela mettrait en danger toute la mission Mars Sample Return, dont le budget multi-missions dépassera amplement le milliard de dollars.
Un objectif parmi beaucoup d'autres
De fait, réunir et ramener les échantillons jusqu'à la plateforme ne sera que la première étape du retour des échantillons, qui devront ensuite décoller grâce à une petite fusée qui les enverra en orbite de Mars.
De là, ils seront repérés et capturés à nouveau, par une sonde en orbite martienne, qui entamera alors le long voyage de retour jusqu'à les déposer sur Terre, au sein d'une capsule scellée pour leur atterrissage et leur étude tant attendue.
L'ESA et la NASA travaillent de concert pour préparer cette mission, véritable odyssée qui va durer probablement une quinzaine d'années. Il faudra être patients, mais l'attente est à la hauteur du défi…
Source : Airbus