Le parcours de Perseverance l'emmène au-dessus de la vallée de Neretva, qui s'étend désormais derrière lui © NASA / JPL-Caltech
Le parcours de Perseverance l'emmène au-dessus de la vallée de Neretva, qui s'étend désormais derrière lui © NASA / JPL-Caltech

C'est une nouvelle phase d'étude et de prélèvements du sol de Mars qui commence pour le plus grand des rovers de la NASA. Arrivée par la vallée de Neretva à la bordure du grand cratère Jezero, Perseverance commence son ascension. Prudemment, car les pentes sont rudes…

S'il a presque 30 kilomètres de tours de roue au compteur, le grand rover Perseverance (il pèse quasiment une tonne) n'avait encore jamais gravi une telle pente. Voilà déjà une semaine qu'il s'est engagé sur une pente qui dépasse par endroits les 25 %, et grimpe sur l'équivalent d'une petite montagne.

En effet, la campagne d'étude de la vallée de Neretva, qui servait il y a quelques milliards d'années d'embouchure à un cours d'eau dans le cratère Jezero, est terminée. Les équipes scientifiques y ont effectué plusieurs prélèvements stockés à l'intérieur de Perseverance et ont étudié au maximum les roches du lit de la rivière. Place à une autre phase de l'étude de cette région martienne, la campagne « Crater Rim ».

Grimper à la recherche du passé

En grimpant, Perseverance va quitter la zone qui fut un temps immergée ou dessinée par l'eau. Les chercheurs espèrent en profiter pour « remonter dans le temps » et trouver des roches et autres indices d'un passé encore plus lointain de la surface de Mars : des restes de l'impact qui a formé le cratère Jezero lui-même.

Cette zone est apparue avec la chute d'un astéroïde qui a créé une dépression d'environ 48 kilomètres de diamètre il y a 3,7 milliards d'années (une date à affiner !). Les équipes de Perseverance vont donc prospecter pour trouver de la matière de l'ancienne surface de Mars, des éjectas du sous-sol martien soulevés par l'impact et aussi des sédiments dont le vieillissement sur place peut nous informer sur l'évolution de la planète rouge.

On voit bien sur cette image la paroi du cratère Jezero. Perseverance ne va pas en faire tout le tour © NASA
On voit bien sur cette image la paroi du cratère Jezero. Perseverance ne va pas en faire tout le tour © NASA

Monter, c'est bien, mais il faudra redescendre

Pour cela, il faut donc grimper. Tout en restant prudent, car la zone n'a pas été aussi bien documentée par satellite que le site d'atterrissage à quelques kilomètres de là. Reste que Perseverance est plus performant que son cousin, Curiosity, lequel a lui aussi son lot de dénivelé à parcourir, avec ses roues en beaucoup moins bon état.

Perseverance bénéficie également d'un algorithme optimisé pour choisir de lui-même le chemin le plus sûr afin de ne pas glisser, s'ensabler ou se retrouver sur une pente à 30 % (c'est sa limite opérationnelle). Les équipes, elles, feront tout pour préserver le rover. Comme on le sait, il ne s'agit pas que de découvrir des nouveautés géologiques, mais aussi de conserver précieusement les prélèvements pour pouvoir les déposer et les chercher, un jour, pour les rapporter sur Terre.

Source : NASA