Six mois après son décollage réussi, la sonde américaine Psyche fonce vers l'astéroïde du même nom. Elle n'y parviendra qu'en 2029, mais elle vient tout juste de commencer à accélérer grâce à sa propulsion ionique, tandis qu'elle poursuit ses tests de communication laser.
Sur une bonne partie des missions d'exploration du Système solaire, la période des 6 premiers mois est relativement intense, et pour Psyche, ce fut le cas. D'abord, il a fallu documenter l'état des systèmes critiques de la sonde, puis ses différents instruments, avec différentes batteries de tests.
Le décollage, le 13 octobre dernier avec Falcon Heavy, s'était très bien passé, aussi les équipes ont-elles rapidement transféré leurs efforts sur les premières expériences à valider, comme la liaison laser de données (avec une vidéo de chat), qui teste pour la première fois des envois à très haut débit vers la Terre. Depuis début mai, la première période de tests pour Psyche est terminée, et la sonde se situe à 300 millions de kilomètres de la Terre, volant à une vitesse relative de 135 000 km/h. Reste que pour atteindre son objectif, il va falloir accélérer : elle a pu allumer pour sa première longue période ses propulseurs électriques ioniques.
25 décembre 2023 à 17h00
Psyche va accélérer
Ces derniers n'offrent qu'une poussée minuscule, qui se compte en millinewtons, mais elle est appliquée en continu et dans le vide, ce qui permet sur de très longues périodes (les allumages durent plusieurs mois) d'accélérer très efficacement Psyche, tout en étant très économique.
Les moteurs ioniques électriques sont en effet très efficaces, et les 922 kilos de Xenon dans les réservoirs de la sonde vont lui permettre d'atteindre une vitesse élevée (plus de 200 000 km/h par rapport à la Terre). Toutefois, c'est aussi une question de précision. Pour gagner du temps et rejoindre son astéroïde, Psyche doit survoler Mars à moins de 3 000 kilomètres d'altitude en mai 2026. Il s'agira d'être à l'heure !
Des vidéos de chats de plus en plus lointaines
L'université de l'Arizona, qui chapeaute la partie scientifique de la mission, est pour l'instant particulièrement heureuse des premiers résultats. Tout semble en bonne voie pour étudier le grand astéroïde Psyche et ses 280 kilomètres de diamètre, que l'on suppose particulièrement riches en métaux.
La sonde n'a pas manqué, lors de sa qualification, d'enregistrer des données intéressantes en passant à travers les récentes tempêtes solaires sans subir de dégâts. Il ne reste plus qu'à attendre et à espérer que le système propulsif n'ait pas de hoquet comme celui de la mission BepiColombo avec ses propres propulseurs électriques ioniques.
Source : NASA