La roche s’appelle Cheyava Falls, et elle est la raison exacte pour laquelle les équipes scientifiques ont choisi le cratère Jezero. Non seulement elle a été altérée par de l’eau, mais elle présente des traces qui, sur Terre, sont associées à des micro-organismes. Il ne sera pas possible de le prouver avant le retour des échantillons.
L’étude de la vallée de Neretva se poursuit pour le rover Perseverance, presque trois ans et demi après son atterrissage dans le cratère Jezero. Il en est presque sorti à présent, et étudie le fond de ce qui un jour était un delta, riche en eau et… en vie ? C’est bien l’objectif de sa mission, trouver de potentielles traces de vie et effectuer des prélèvements d’échantillons qui seront un jour ramenés sur Terre. N’y allons pas par quatre chemins, c’est exactement ce que les équipes ont découvert sur une roche nommée Cheyava Falls, que Perseverance observe depuis une dizaine de jours. D’abord, des dépôts en veine de sulfate de calcium montrent que la roche était immergée.
Au centre, dans une zone plus sombre, l’instrument SHERLOC (ça tombe bien, il fonctionne de nouveau) a pu détecter des composés organiques et des « taches de léopard » qui, sur Terre, sont directement reliées à la présence de vie microbienne ! Ces trois découvertes rassemblées en une seule location en font tout simplement le meilleur site jamais observé et le plus prometteur pour avoir identifié des traces de vie… Malheureusement, ce ne sera pas simple d’aller plus loin.
Comment prouver la présence de vie ?
D’abord, Cheyava Falls n’est pas un tableau limpide pour les géologues. La présence de cristaux d’olivine (qui se forment normalement par du magma) pourrait apporter une réponse, mais s’agit-il de dépôts ou bien de la présence de magma dans la zone qui, associée à de très hautes températures, est l’une des autres sources possibles de ces « taches de léopard » ? C’est tout le problème, même si sur Terre il s’agit généralement d’une trace de vie liée à la présence de micro-organismes, il existe d’autres possibilités uniquement géologiques…
Perseverance, lui, a tout donné, comme l’explique l’un des responsables de la mission, Ken Farley « Nous avons tiré sur la roche avec les lasers, l’avons analysé aux rayons X et pris des clichés nuit et jour de tous les angles imaginables. Scientifiquement, Perseverance n’a plus rien à apporter ». C’est bien un indice de plus, mais à moins de trouver directement un fossile, il faudrait des instruments bien plus nombreux et précis pour obtenir une confirmation indiscutable. Mais dans un sens, ça tombe bien…
C’est toujours calme chez les Martiens
Car ne l’oublions pas, si Perseverance est bien équipé d’instruments scientifiques, il a aussi ramené tout le matériel pour forer et prélever des échantillons. Le 21 juillet dernier, il a donc réussi à faire son trou dans Chevaya Falls, et a embarqué avec lui un précieux tube à essai de matière récoltée sur place.
Voilà une motivation supplémentaire pour mettre en œuvre le projet « Mars Sample Return » malmené à cause de ses dépassements de budget : on a peut-être trouvé l’une des clés d’une ancienne vie sur Mars, mais c’est bien en la ramenant sur Terre qu’il faudra le prouver.
Source : Nasa