Les relevés radars de la sonde Magellan, qui avait pourtant décollé en 1989, n'en finissent plus de révéler des trésors ! Après une autre découverte en 2023, une équipe italienne a révélé l'existence de deux nouveaux volcans sur Vénus. De quoi généraliser l'activité volcanique de notre voisine la plus chaude ?
En octobre de cette année, la NASA fêtera les 30 ans de la fin de la mission vénusienne de la sonde Magellan. Grâce à ses relevés radars d'une précision inédite pour l'époque, elle avait permis de lever le voile sur la géographie de la « planète-enfer », puisqu'à cause de ses multiples couches de nuages denses, on ne peut pas utiliser les capteurs optiques traditionnels.
Les données ont depuis été stockées et numérisées, mais elles font toujours référence. Et après la découverte d'une activité volcanique lors d'une étude en 2023, une équipe italienne a publié à son tour un article dans Nature Astronomy en ce mois de mai pour montrer ses résultats, prouvant l'existence de deux volcans actifs supplémentaires, Sif Mons et Eistla Regio. Ces sites étaient déjà identifiés comme disposant de coulées de lave, mais l'équipe a démontré qu'ils ont changé entre 1990 et 1992, entre les prises de données, apportant de nouvelles preuves.
Des éruptions peu discrètes quand même
Cette découverte est due à des croisements entre les résultats « bruts » du radar de Magellan et les relevés altimétriques, qui montrent des variations faibles (de l'ordre d'une dizaine de mètres d'épaisseur tout de même) compte tenu des résolutions des instruments, mais amples à nos échelles habituelles !
L'éruption sur Eistla Regio aurait recouvert une surface de 45 kilomètres carrés, avec un volume de roches suffisant pour remplir 54 000 piscines olympiques ! « Notre étude montre que Vénus pourrait être beaucoup plus volcanique que ce qui était imaginé jusqu'ici », explique l'auteur principal, le chercheur Davide Sulcanese. « En analysant les coulées de lave observées sur deux sites différents, nous avons découvert que l'activité volcanique sur Vénus pourrait être comparable à celle de la Terre. »
Qui veut plus de données ?
Tout cela rend Vénus encore plus attractive pour de futures missions, tandis que les agences ont pour le moment orienté leurs efforts vers la Lune, et Mars en tâche de fond. Certaines équipes sont sans doute penchées sur les données collectées par Magellan, pendant que plusieurs autres travaillent à préparer les missions à venir.
En effet, les techniques, en particulier pour les radars à synthèse d'ouverture (SAR), ont beaucoup progressé. Les projets EnVision de l'ESA, mais aussi VERITAS de la NASA envisagent tous deux l'utilisation de radars à différentes bandes de fréquences pour mieux cartographier et découvrir la surface de Vénus. Jusqu'à ce qu'un jour, peut-être, on envoie un robot sur les pentes d'un volcan vénusien ?
Source : NASA