Durant des mois, Voyager 1 renvoyait des données illisibles à la NASA. Même si le véhicule continuait de communiquer, il a fallu un maximum d’ingéniosité pour en venir à bout. Et plus d’un mois pour, en toute sécurité, reprendre la collecte de données avec les 4 instruments opérant encore sur la petite sonde.
Il aura fallu attendre jusqu’à la mi-juin pour que les quatre instruments fonctionnels sur la sonde Voyager 1 puissent à nouveau fonctionner. Un analyseur de particules chargées, un magnétomètre, un capteur de plasma et un analyseur de rayons cosmiques... Les capteurs s’étant aventurés le plus loin de la Terre, à près de 24,5 milliards de kilomètres actuellement. Avec ceux de sa cousine Voyager 2, ils sont les seuls au-delà de l’héliopause (bien qu’étant encore officiellement « dans » le Système solaire) et fournissent ainsi des données très rares et importantes.
Le fait d’avoir deux sondes qui fonctionnent permet aussi de comparer les relevés et de valider ou de confronter les points de mesure. Inutile de dire que depuis la mi-novembre 2023, ces données manquaient cruellement à la communauté scientifique !
Un patch logiciel à 24 milliards de km
À partir de novembre 2023, les données renvoyées par Voyager 1 n’étaient plus lisibles. Une suite incompréhensible de « 0 et 1 » qu’il n’a pas été possible de décoder. Au fur et à mesure, les ingénieurs de la NASA ont réussi à comprendre que la sonde était capable de recevoir des signaux, mais pas d’en envoyer de corrects. Ils ont fini par isoler le problème à une section du FDS (ou Flight Data Subsystem) dont une partie des segments mémoire sont et seront définitivement inopérables. Mais un code a permis de reprogrammer d'autres parties de la mémoire utilisée pour envoyer des données, et le 18 avril, les antennes de la Terre ont transmis le nouveau code à Voyager 1.
Deux jours plus tard (il faut 22 h 35 pour que nos signaux atteignent la sonde, et autant pour que sa réponse nous parvienne), le véhicule de presque 47 ans, envoyé dans l’espace alors que Valéry Giscard d’Estaing était président en France, communiquait à nouveau en clair !
C’est reparti comme en 1977 !
Pour les instruments, il a fallu quelques semaines supplémentaires pour rallumer d’abord deux, puis les quatre instruments de la sonde, qui transmet désormais ses mesures vers la Terre. Et pourtant, six mois après le premier hoquet, il reste encore quelques traces de ce mauvais passage (que les chercheurs associés à Voyager 1 décrivent comme le plus important depuis son lancement) dans les données.
Il faudra en effet re-synchroniser une partie des horloges de bord, et faire très attention lors du téléchargement des enregistrements du capteur de plasma. Contrairement aux autres qui diffusent leurs données en continu vers la Terre, ce dernier enregistre ses relevés sur une bande magnétique, qui est ensuite lue une fois tous les six mois. Délicatesse requise !
Source : Nasa