Une infographie de la NASA pour célébrer la sonde jumelle, Voyager 2. © NASA/JPL-Caltech
Une infographie de la NASA pour célébrer la sonde jumelle, Voyager 2. © NASA/JPL-Caltech

Ce n'est pas la première fois que la sonde active la plus éloignée de notre planète est affectée par un problème, mais celui-ci est sérieux. Depuis environ un mois, les équipes de la NASA s'activent pour identifier et résoudre les ennuis… Mais les données mettent plus de 44 heures à faire l'aller-retour !

Avec plus de 46 ans de mission chacune, les deux sondes Voyager 1 et 2 sont les boomers de l'exploration spatiale. Et comme ces derniers, les véhicules se mettent parfois à raconter n'importe quoi tandis qu'il devient de plus en plus difficile de corriger leurs erreurs. En 2020, il y avait eu le problème d'orientation de l'antenne de Voyager 2, qui a fait l'objet d'une reprogrammation (le problème est définitivement réglé depuis cet été), et à présent il y a un souci avec Voyager 1. Depuis le 14 novembre dernier, la sonde est, semble-t-il, rentrée dans une boucle logicielle dont elle n'arrive pas à sortir : elle envoie inlassablement les mêmes messages vers la Terre, issus de ses données de vol interne. Voici donc plus d'un mois que les équipes ne reçoivent plus de mesures scientifiques ou d'autres données exploitables.

Voyager 1 parle en boucle

La situation est décrite comme étant préoccupante. La semaine dernière, un programme temporaire a été envoyé vers Voyager 1, pour qu'elle puisse sortir de cette boucle bloquante… Sans résultat apparent pour l'instant. Une fichue boucle While() ? Tous les programmeurs ont déjà fait l'erreur, mais ici, il faut surtout comprendre comment ce matériel simple, mais très vieux a pu se retrouver dans une telle condition : l'erreur n'est pas tant dans le code que dans les conditions dans lesquelles il est exécuté…

Autre ennui, quel que soit la solution testée, il faut un minimum de 22 h 34 pour que les signaux envoyés depuis la Terre atteignent la sonde. Si tant est que cette dernière reçoive bien le message (il faut souvent « spammer » ces missions de messages envoyés à puissance maximale, parce que leur ordinateur de bord ne le reçoit pas toujours en entier à cette distance), il lui faut encore l'enregistrer et y répondre, ce qui prend à nouveau 22 h 34 dans l'autre sens. On « perd » ainsi rapidement une semaine puis une autre à tenter de comprendre un problème… D'autant qu'il n'est pas question d'être trop audacieux et de bloquer cette fois toute la sonde.

Vue d'artiste de Voyager 1, bien loin de notre Soleil. © NASA
Vue d'artiste de Voyager 1, bien loin de notre Soleil. © NASA

Il reste de l'espoir !

Pour l'instant, les responsables ne considèrent pas Voyager 1 comme perdue, et les efforts vont logiquement se poursuivre durant plusieurs mois si la situation n'évolue pas. Après tout, tant que la sonde continue d'émettre, il y a de l'espoir ! À plus de 24 milliards de kilomètres, il reste quelques watts disponibles grâce à son petit générateur de chaleur radioactif, et les équipes scientifiques sont particulièrement intéressées par les analyses sur les particules chargées à cette distance de notre étoile. En espérant que l'aventure se poursuive…

Source : CNN