Le Centre spatial guyanais prépare activement le deuxième décollage de 2024 avec le petit lanceur européen Vega. Pour son tout dernier vol, il embarque le satellite scientifique Sentinel 2C du programme Copernicus. Un atout pour l'observation de la Terre en continu qu'il est important de renouveler.
Copernicus est, avec Galileo, l'un des projets à la pointe du programme spatial de l'Union européenne. Cette constellation de satellites et d'instruments pour observer la Terre en continu, son atmosphère, ses océans, et ce, avec des capteurs capables de mettre en évidence l'empreinte humaine, offre ses données gratuitement et sans restrictions. De quoi construire, depuis plus d'une décennie, des banques d'images précieuses pour observer l'évolution du climat, mais aussi de l'agriculture, des villes ou des catastrophes comme les incendies, inondations, etc.
Les satellites Sentinel 2 (A et B, envoyés en 2015 et 2017) sont les plus connus de la constellation, car leurs capteurs MSI fonctionnent dans le visible (résolution de 5 mètres), en plus de fournir 13 bandes de fréquence qui permettent de mettre en valeur différentes caractéristiques des sols. Résultat : presque 8 ans de données en continu, avec des prises d'images tout autour du globe, plusieurs fois par semaine. Sentinel 2C poursuivra ce travail.
Observer la Terre sur le long terme
Sentinel 2C n'apportera en effet aucune révolution sur le plan des mesures, il est là pour prendre le relais des anciennes unités qui vieillissent et qui approchent de la fin de leur durée de vie en orbite. Le satellite va également augmenter pendant son service commun avec les anciens appareils la fréquence des prises d'images. Construit sous l'égide de l'ESA (qui s'en charge pour le compte de l'UE), il devrait à son tour fonctionner durant au moins 7 ans et photographier les évolutions de la Terre. Il sera d'ailleurs accompagné d'ici deux ans par son nouveau petit frère, Sentinel 2D…
Mais pour cela, il faut encore décoller pour rejoindre une orbite polaire à 786 kilomètres d'altitude. Le tir est prévu dans la nuit du 3 au 4 septembre depuis le Centre spatial guyanais, qui s'anime depuis le décollage inaugural d'Ariane 6 le mois dernier. Cette fois cependant, tous les regards seront braqués vers Vega.
La continuité, sauf pour Vega
Il s'agit du dernier décollage de la fusée Vega dans sa version « classique ». Celle-ci sera définitivement remplacée par Vega C, qui devrait revenir en activité d'ici la fin de l'année (cela fait deux ans qu'elle est bloquée au sol après un échec en décembre 2022).
Pourtant, ce dernier tir a nécessité une longue préparation en amont de la part des équipes italiennes du maître d'œuvre de la fusée, Avio. En effet, un article révélait l'an dernier que le réservoir du dernier étage à propulsion liquide avait été longtemps stocké, puis égaré avant d'être retrouvé endommagé à la suite des réparations d'un bâtiment.
Mais l'entreprise, qui n'a jamais communiqué là-dessus, a bien dû trouver une solution, puisque la fusée est entièrement assemblée aujourd'hui ! Espérons pour son précieux satellite qu'elle pourra compléter sa mission avec succès, tout un pan de l'observation libre de la Terre en dépend.
Source : ESA