Il ne fallait pas regarder ailleurs pendant quelques secondes : elle décolle très vite ! © ESA/CNES/Arianespace/CSG/S.Martin
Il ne fallait pas regarder ailleurs pendant quelques secondes : elle décolle très vite ! © ESA/CNES/Arianespace/CSG/S.Martin

Au Centre spatial guyanais, ce 13 juillet avait des airs de fête. Après une matinée pleine de tensions et le décollage deux fois retardé du nouveau lanceur Vega-C, sa première mission s'est terminée sur un succès. Un lancement plein de promesses pour un secteur toujours en crise.

Si la fiabilité est au rendez-vous, les clients viendront…

Un peu de suspense…

Vega-C réservait encore quelques surprises, même dans les dernières minutes du compte à rebours. Avec son développement compliqué et retardé par la crise sanitaire, ce décollage inaugural mettait beaucoup de pression sur les épaules des équipes d'Avio (le maître d'œuvre), de l'ESA (qui a financé le projet), du CNES (responsable des infrastructures au sol) et de l'agence italienne ASI qui fournissait la charge utile principale, le petit satellite LARES-2.

D'ailleurs, le lancement le 13 juillet à 13 h 13 (Paris) n'a pas eu lieu. Deux fois, la chronologie était arrêtée à quelques poignées de secondes du décollage. Rien d'inhabituel, qui plus est pour une première fois : Vega-C porte le même nom que la génération précédente, mais beaucoup de choses ont changé. Patience, donc…

Et, à 15 h 13 (Paris), le « top » du décollage a retenti dans la salle de contrôle. Puis, Vega-C a bondi vers le ciel gris, plus rapidement que la grande majorité des lanceurs dans le monde, grâce à son propulseur solide à grande puissance, le P120C.

Oui, c'est un peu un coton-tige. Mais il a du potentiel ! © ESA/S. Corvaja
Oui, c'est un peu un coton-tige. Mais il a du potentiel ! © ESA/S. Corvaja

Une mission complexe jusqu'au bout

Avec une longue préparation, les Européens avaient mis toutes les chances de leur côté, mais la mission inaugurale n'était pas évidente pour autant. En effet, les trois premiers étages devaient permettre d'envoyer l'étage supérieur AVUM+ sur une trajectoire bien précise proche de l'orbite basse, avant que ce dernier allume son moteur à 5 reprises en plus de deux heures de manœuvres.

Orientation de la fusée à plus de 5 000 kilomètres d'altitude, passages dans des « zones blanches » loin des antennes terrestres, reconnexions, éjection de différents satellites à divers moments : autant de points difficiles mais gérés avec brio grâce à l'expérience passée. Finalement, dans une ambiance digne d'un (petit) stade, les spectateurs ont pu fêter le succès de ce premier lanceur neuf en 10 ans. LARES-2 ainsi que 6 satellites au format CubeSat ont été éjectés comme prévu.

Dans la jungle, terrible jungle... © ESA/CNES/CSG/Arianespace/S. Martin

Et maintenant, on passe la seconde !

Il fallait célébrer ce lancement aussi parce qu'après de nombreux délais, les équipes auront fort à faire après de courtes vacances. La deuxième mission de Vega-C est d'ores et déjà très attendue avec deux satellites d'Airbus Defence & Space, Pléiades NEO 5 et 6 qui prendront place sous la coiffe d'ici la fin de l'été.

Arianespace assure disposer de 7 contrats fermes pour Vega-C, et ses capacités ainsi que l'indisponibilité de Soyouz en feront une solution plébiscitée… si, tout du moins, elle peut suivre la montée en cadence avec fiabilité. Une chose est sûre, rien de mieux que de commencer sur un succès !

Source :

ESA