Après deux années très difficiles, le plus petit des lanceurs spatiaux européens semble enfin sorti des limbes. Dans la nuit du 16 au 17 août, la fusée Vega a décollé de Kourou, en Guyane, pour son deuxième vol réussi de l’année 2021. A son bord, le satellite Pléiades Neo 4 et quatre petits CubeSats.
L’un de ces nanosatellites n’est autre que BRO-4, de la startup bretonne Unseenlabs, qui compte déployer toute une constellation en orbite.
Retour en force de Vega
Si les fusées Ariane ont fait l’histoire du Centre Spatial Guyanais, Kourou héberge d’autres lanceurs, notamment la petite fusée Européenne Vega, en grande partie construite en Italie. Après un premier vol en 2012, Vega a connu un début de carrière prometteur, avec 14 vols sans échec. Une série qui se terminera malheureusement en juillet 2019 avec l’échec du second étage et la perte du satellite émirati Falcon Eye 1. Comme sa grande sœur Ariane 5, Vega devra ensuite subir la longue période d’attente à cause des confinements successifs. Et si le 16e vol, en septembre dernier, est un succès, Vega connaitra un nouvel échec deux mois plus tard à peine.
En avril 2021, Vega renoue avec le succès, mettant en orbite le satellite Pléiades Neo 3 et une nuée de nanosatellites. Mais toutes les équipes d’Arianespace et de l’ESA retenaient encore leur souffle en début de semaine. Heureusement, ce 19e vol d’une fusée Vega s’est déroulé à la perfection, permettant la mise en orbite de ses cinq charges utiles sur des orbites d’environ 600km d’altitude. Deux autres vols de Vega pourraient avoir lieu d’ici la fin de l’année, afin de confirmer le retour en force du petit lanceur européen. Par la suite, il pourrait laisser la place à Vega-C, une évolution de la fusée qui utilisera, comme propulseur principal, le booster P120 de la future Ariane 6.
Pléiades Neo 4 et BRO-4 sont en orbite
La principale charge utile du vol VV-19 était le satellite Pléiades Neo 4, frère jumeau de Pléiades Neo 3 mis en orbite le 29 avril. Conçus par Airbus Defence and Space, qui en assure également l’exploitation commerciale, ils sont en orbite héliosynchrone à environ 620km d’altitude. Ces satellites d’environ 1t fournissent des images d’une résolution d’environ 30cm, pour un usage principalement civil. A terme, la constellation Pléiades Neo devrait compter deux autres satellites, Pléiades Neo 5 et 6 devant être lancés l’année prochaine par une Vega-C.
Outre cette charge principale, VV-19 embarquait cinq CubeSats de la taille d’une boite à chaussure et pesant à peine une dizaine de kilos. Parmi eux, on comptait le satellite BRO-4, ou Breizh Reconnaissance Orbiter 4. Derrière ce nom original se cache le quatrième vecteur de la constellation d’observation maritime développée par la startup bretonne Unseenlabs. D’ici quelques années, Unseenlabs espère opérer une vingtaine de ces petits satellites capables de détecter des navires à 5km près, même s’ils ont désactivé leurs balises de localisation. Idéal pour surveiller des activités de pêche illégale, de trafic ou même de piraterie. Si Unseenlabs n’est pas le seul acteur sur ce créneau, la jeune entreprise française est soutenue par les services étatiques français, et s’appuie sur une solution technique performante et relativement peu coûteuse.
Source : Space.com