Le petit lanceur européen Vega. Crédits ESA/S. Corvaja
Le petit lanceur européen Vega. Crédits ESA/S. Corvaja

Avec des mesures adaptées à la pandémie de COVID-19, les équipes sont de retour pour préparer le prochain décollage au Centre Spatial Guyanais

La fusée Vega emmènera la mission VV-16 : SSMS et ses 53 satellites en orbite basse.

Préparation versus COVID-19

C'est un retour aux affaires prudent à plus d'un titre. De fait, pour « rouvrir » le Centre Spatial Guyanais, les équipes venant de métropole ont dû se soumettre à des mesures contraignantes : deux semaines de quarantaine et d'isolement avant de pouvoir pénétrer et travailler sur le site, qui met en place de nouvelles procédures d'hygiène et de distanciation sociale.

Logique, dans ce contexte, que la reprise soit encore progressive : la Guyane est en surveillance active pour la circulation du virus, avec 30 hospitalisations et deux cas en réanimation ce mardi 2 juin. Il faut ajouter à cela que le port spatial européen a rarement vu mission plus internationale pour sa reprise, avec 53 satellites répartis entre 21 clients.

Pour accélérer les opérations, des solutions innovantes ont été mises en place avec, par exemple, l'utilisation de lunettes connectées permettant aux équipes en télétravail d'observer les installations « comme s'ils y étaient ».

Mission record pour Vega

Après deux mois d'arrêt et un mois de préparation, la nouvelle mission s'appelle SSMS (pour Small Spacecraft Mission Service). Mise en place grâce à l'ESA et portée par les industriels italiens Avio et SAB Aerospace, il s'agit d'une plateforme modulable conçue pour emmener un grand nombre de satellites en orbite basse héliosynchrone.

Les charges utiles elles-mêmes peuvent avoir plusieurs formats. Le vol, qui devrait avoir lieu le 18 juin, embarquera des microsatellites comme celui de GHGSat Inc, mais aussi des CubeSats 3U au service des entreprises Planet Labs ou Spire, l'éjecteur ION de D-Orbit et des satellites encore plus petits, les SpaceBee de Swarm Technologies (3 x 10 x 10 cm).

Premier vol depuis VV-15

La mission sera particulièrement suivie, non seulement parce que c'est la première en Guyane depuis le mois de février, mais aussi parce qu'il s'agit du retour en vol du petit lanceur Vega après la catastrophique mission VV15 en juillet 2019. Au cours de cette dernière, le lanceur a souffert d'un échec critique qui l'a empêché d'atteindre l'orbite avec sa charge utile, le satellite « espion » des Emirats Arabes Unis, Falcon Eye 1. Le seul échec de la plus petite fusée européenne en 15 vols...

Au mois de septembre dernier, l'industriel référent du projet, Avio, avait publié une vidéo pour expliquer l'origine de cet échec (une rupture du dôme du troisième étage à propulsion à poudre) et annoncer le retour aux vols. Cette fois avec VV-16, les clients actuels et futurs auront les yeux tournés sur les paramètres de télémesure du petit lanceur…