Vue d'artiste d'Ariane 6 dans sa livrée pour le vol inaugural s'élançant au-dessus de la jungle © ESA
Vue d'artiste d'Ariane 6 dans sa livrée pour le vol inaugural s'élançant au-dessus de la jungle © ESA

Ça y est, les premières charges utiles sont déjà prêtes et installées sous la grande coiffe d'Ariane 6. Après une dernière répétition générale le 18 juin, la fusée européenne sera sur les rails pour son décollage inaugural. Direction l'orbite basse, pour une mission de démonstration avec de grands enjeux pour tous les passagers.

Moins d'un mois nous sépare désormais de l'événement le plus attendu de ce début d'été par l'ensemble des Français : le décollage d'Ariane 6. La date, récemment dévoilée, est fixée au 9 juillet, et pour l'instant, le calendrier est respecté, même s'il dépendra d'un dernier test important qui prendra place le 18 juin. Il s'agira d'une simulation de compte à rebours, avec le remplissage des réservoirs et une chronologie qui ne sera stoppée que quelques poignées de secondes avant le T-0 afin de vérifier que le lanceur et les installations sont définitivement prêts.

Le décollage, qui viendra si tout se passe bien couronner presque une décennie de développement, verra Ariane 6 s'envoler dans le ciel guyanais, avant l'orbite basse. Une fois là-haut, le lanceur réalisera un essai de moteur pour changer son orbite, mais il y aura également le déploiement de 10 satellites et 5 expériences.

La plateforme contenant la majorité des charges utiles au sein du bâtiment d'intégration © ESA / CNES / ArianeGroup / CSG / T.Le
La plateforme contenant la majorité des charges utiles au sein du bâtiment d'intégration © ESA / CNES / ArianeGroup / CSG / T.Le

Tout un lot de participants

En effet, une partie des passagers de ce vol inaugural resteront accrochés à l'étage supérieur et dépendent de lui pour communiquer avec les stations au sol ou pour leur alimentation électrique. Ces 5 expériences (PariSat, Peregrinus, Lifi, SIDLOC et YPsat) sont essentiellement fournies par des start-up ou par des collectifs étudiants. YPSat, notamment, filmera l'éjection des autres satellites embarqués sur ce vol, que l'on peut répartir en deux groupes : ceux qui vont opérer dans l'espace et ceux qui sont destinés à revenir à travers l'atmosphère.

Il y a ainsi 6 satellites au format « CubeSat » qui seront éjectés depuis des dispositifs spécialisés, y compris des satellites universitaires comme Robusta-3, poursuivant une aventure de plus d'une décennie des étudiants de Montpellier. Il y aura même un satellite de la NASA, nommé Curie et qui étudiera les émissions solaires. Les deux plus gros satellites n'excéderont pas 30 x 20 x20 centimètres, ce sont OOV-Cube et Curium One. Ce dernier est un satellite allemand qui testera des composants avioniques et un GPU avancé pour de futures missions autour de la Terre.

Des prototypes de capsules !

Il reste les deux charges utiles les plus lourdes de cette première mission, ce sont les prototypes de capsules de retour SpaceCase d'ArianeGroup et Bikini de The Exploration Company. Ces dernières vont profiter du profil de vol de cette première Ariane 6, qui ne restera pas en orbite très longtemps, pour être éjectées et traverser l'atmosphère.

SpaceCase est un modèle qui doit servir à tester les modèles de bouclier thermique pour de futures capsules consacrées aux retours d'expériences et d'échantillons de missions en orbite, mais aussi au long cours, tandis que Bikini est un premier modèle à petite échelle pour la future capsule cargo Nyx de l'entreprise. Elle doit tester plusieurs technologies liées en particulier à la traversée de l'atmosphère.

Le déployeur espagnol RAMI et ses 3 petits satellites CubeSat qu'il devra éjecter une fois en orbite ©UARX Space

Compte tenu des risques que suscite une mission inaugurale, les universités et entreprises qui profitent de ce vol n'ont pas dû payer une facture excessive (pour ceux à qui l'opportunité n'est pas offerte). En effet, il ne faut pas oublier que les statistiques des premiers vols, en particulier européens au cours de l'histoire, n'ont pas été flamboyantes.

Même si ArianeGroup, l'ESA et le CNES ont mis de gros moyens dans des années de tests au sol, il reste les inconnues qui rendent l'accès à l'espace si excitant. Souhaitons à tous les participants de pouvoir en profiter le 9 juillet.

Source : ESA