L'astronaute française de l'ESA Sophie Adenot. © ESA/S.Corvaja
L'astronaute française de l'ESA Sophie Adenot. © ESA/S.Corvaja

Aussitôt diplômée, aussitôt assignée à une mission spatiale ! La nouvelle astronaute française de l'ESA est à l'honneur avec le belge Raphaël Liégeois et va commencer l'entrainement pour une rotation de longue durée au sein de la Station spatiale internationale. Tous les deux sont issus de la dernière promotion de 2022.

Le 22 avril dernier, les nouveaux astronautes de l'Agence Spatiale Européenne recevaient leurs diplômes de fin de formation. La conclusion de 18 mois d'un entrainement aussi enrichissant qu'éprouvant, entre les cours classiques, les qualifications pratiques en piscine, les voyages dans les agences à l'étranger et même jusqu'au ciel avec des paraboles en impesanteur dans l'Airbus « 0g » de Novespace. La nouvelle promotion, surnommée les « hoppers », compte six membres : la Française Sophie Adenot, l'Espagnol Pablo Alvarez Fernandez, la Britannique Rosemary Coogan, le Suisse Marco Sieber et le Belge Raphaël Liégeois, ainsi que l'Australienne Katherine Bennell-Pegg, envoyée en formation en Europe par son agence nationale. Mais pas question de se reposer maintenant que le diplôme est dans la poche. Ce mercredi 22 mai à Bruxelles, à l'issue du Space Council de l'ESA, son directeur Joseph Aschbacher a annoncé que les deux premiers Hoppers partiraient pour la Station spatiale internationale en 2026, Sophie Adenot en tête.

Sophie Adenot (2e à gauche) et Raphaël Liégeois (2e à droite) sont les premiers à être assignés à une mission longue sur l'ISS. © ESA/P.Sebirot
Sophie Adenot (2e à gauche) et Raphaël Liégeois (2e à droite) sont les premiers à être assignés à une mission longue sur l'ISS. © ESA/P.Sebirot

Ground Control to Colonel Sophie

Née en 1982, Sophie Adenot était ingénieure et pilote d'hélicoptère (colonel de l'armée de l'air et de l'espace) avant de postuler pour devenir astronaute européenne. Plus que son cursus, ce sont ses qualités d'apprentissage, d'adaptation et de cohésion qui ont séduit les responsables du programme habité européen. Cette sélection pour un premier vol de longue durée en 2026 est une bonne nouvelle pour les 5 nouveaux astronautes, car cela marque la volonté de l'ESA de leur faire rapidement prendre de l'expérience.

Avec un décollage sur une capsule américaine puis six mois au sein de la Station spatiale Iinternationale, les astronautes doivent mettre à profit tous les éléments de leur formation initiale... et pour Sophie Adenot, cela signifie que dès les prochains mois, elle repartira en cours à Cologne, Toulouse, Houston ou Tokyo pour se préparer à sa mission spécifique. L'astronaute belge de l'ESA Raphaël Liégeois (34 ans) prendra ensuite le relais, également en 2026, pour une rotation longue lui aussi.

Des missions longues pour maximiser l'expérience

La Française, qui a exprimé son enthousiasme ainsi que son « immense fierté » d'être sélectionnée pour un premier vol, sera la 11e Française à faire le tour de la Terre en orbite, dix ans après son collègue, le très actif Thomas Pesquet. Ce dernier, qui fait toujours partie des rangs des astronautes de l'ESA, espère de son côté être sélectionné pour l'une des futures missions Artemis autour de la Lune, et ce, bien que l'actualité du programme Artemis américain force à la patience. Sophie Adenot est également la deuxième astronaute féminine française après Claudie Haigneré. Son vol de 2026 coïncidera d'ailleurs avec les 30 ans de la mission Cassiopée de C. Haigneré au sein de la station Mir, ce sera donc l'occasion de rappeler ces réussites plus anciennes tout en se tournant vers le futur avec des expériences scientifiques à mener durant ses mois en orbite. Sophie Adenot devrait ainsi passer du temps avec les équipes toulousaines du CADMOS, le centre du CNES responsable des expériences françaises.

De son côté, Raphaël Liégeois est le troisième astronaute belge à se voir assigner une mission spatiale, après Franck De Winne (actuellement responsable du bureau des astronautes européens au centre de Cologne) et Dirk Frimout, connu pour sa mission STS-45 sur la navette spatiale américaine (Atlantis). Lors de l'annonce de sa sélection, il a exprimé son impatience de ramener sur l'ISS les couleurs de la Belgique et de l'ESA.

L'ensemble des astronautes sélectionnés en 2022, incluant les astronautes "de carrière" et les spécialistes de mission. © ESA

La filière européenne fait voler ses astronautes

Pour les autres astronautes européens, il faudra attendre un peu plus longtemps, à l'exception notable des missions de courte durée. Lors du prochain vol organisé avec l'opérateur privé Axiom Space, l'ESA devrait envoyer un spécialiste de mission polonais, Sławosz Uznański, pour une mission d'environ deux semaines sur la Station internationale. Un profil de vol qui intéresse beaucoup les « petites » agences pour un nombre limité d'expériences et de communication, à l'image de la petite mission du suédois Marcus Wandt en janvier 2024. Ce dernier avait également été choisi comme spécialiste lors de la sélection de 2022.

Source : CP ESA