Le 18 juin au soir, l'Agence spatiale européenne (ESA) clôturait la première phase de sa nouvelle sélection d'astronautes, avec la réception des dossiers de 22 589 candidats ! Une réussite avec plus du double de participants par rapport à l'édition précédente en 2008, et pratiquement un quart de candidatures féminines.
La France se démarque avec le plus fort taux de participation.
La sélection peut commencer
Malgré un formulaire en ligne qui présentait dans les derniers jours quelques erreurs de programmation (l'occasion sans doute de tester la motivation des participants), la bonne dynamique de participation à la grande sélection d'astronautes européens n'a pas été brisée.
Du 31 mars au 18 juin, les intéressés devaient remplir un questionnaire, puis joindre leur pièce d'identité, un CV standardisé Europass, une lettre de motivation et un certificat médial de classe 2 chez un médecin agréé par la DGAC (aviation). Ce processus n'a pas découragé les Européens souhaitant rejoindre Thomas Pesquet et ses camarades de la promotion 2008-2009 et devenir astronautes. Lors de cette sélection précédente, l'ESA avait récupéré 8 413 dossiers. Il faudra un peu plus de monde pour s'occuper du dépouillement de cette édition : 22 589 candidats, de 25 pays différents, ont répondu à l'appel !
Yes, we are french
L'ESA, qui avait souhaité une ouverture à des profils les plus variés possibles, a donc réussi sa campagne. Les premières statistiques montrent en plus que l'objectif annoncé d'attirer un maximum de candidates est un autre demi-succès, puisque 24 % des profils (5 419 dossiers) sont des femmes. On est encore loin de la parité, mais historiquement, les femmes postulent peu à ces postes, et c'est un véritable défi pour les agences que de les attirer pour disposer des meilleurs profils. L'ESA a progressé : en 2008, c'était 15 %...
Et pour la France ? Qu'il s'agisse ou non d'un « effet Thomas Pesquet » ou d'un relai médiatique important, les statistiques sont impressionnantes : 7 137 dossiers déposés (plus du double de l'Allemagne) ! En ratio par rapport à la population, la France est d'ailleurs le pays comptant le plus fort taux de participation avec 106 candidats par millions d'habitants… Même si les sélections finales ne se font pas au prorata du nombre de dossiers.
Une longue route vers le sommet…
Bien sûr, pour cette véritable foule d'enthousiastes à l'idée de devenir astronautes, la sélection prendra du temps. Au moins jusqu'à octobre 2022 ! L'Agence spatiale européenne va trier les dossiers, puis proposer à un nombre plus réduit de candidats une série de tests psychologiques cet été et jusqu'au mois de novembre.
Pour les heureux élus, il sera alors temps de prouver qu'ils ont le physique approprié au printemps 2022, puis de passer des tests médicaux poussés avant le début de l'été. À ce stade, il ne devrait rester que quelques centaines de candidats qui passeront par deux entretiens devant un jury (généralement prestigieux), tandis que la sélection sera annoncée à l'automne. Une tâche difficile pour l'ESA comme pour les candidats, dont seulement 4 (ou 6, selon une possible extension de budget) seront finalement nommés astronautes et pourront démarrer la formation… Mais d'autres pourront être appelés, selon leurs compétences spécialisées, pour des vols et des opportunités « courtes » avec l'Agence européenne.
Notons aussi le succès de la campagne pour les « parastronautes » destinée aux personnes avec handicaps physiques : 257 dossiers, dont plus du quart sont français !
Source : ESA