Les 17 astronautes de carrière, réservistes et parastronaute de la sélection 2022 © ESA
Les 17 astronautes de carrière, réservistes et parastronaute de la sélection 2022 © ESA

Après une longue sélection, l'Agence spatiale européenne a aujourd'hui dévoilé l'identité de ses nouveaux astronautes. Ils sont les premiers choisis depuis 2009, et à cette occasion, l'ESA a étalé son recrutement avec 5 astronautes de carrière, 11 astronautes de réserve et 1 parastronaute.

Leur carrière va commencer par… une tournée médiatique.

Des astronautes et du suspense

La communication de l'ESA avait judicieusement décidé de placer la conférence et la présentation de ses nouveaux astronautes à la fin des résultats de la réunion ministérielle, un rassemblement qui a lieu tous les 3 ans et qui décide des grandes orientations, mais surtout des budgets. Un large parterre de journalistes a donc dû attendre que les discours et graphes des répartitions financières soient terminés pour pouvoir enfin rencontrer les nouvelles têtes de l'astronautique européenne.

Il faut néanmoins signaler en préambule que les candidats ont enduré une dernière épreuve. En effet, les 17 qui étaient sur scène à Paris ne semblaient pas savoir s'ils étaient sélectionnés en tant qu'astronautes de carrière ou réservistes avant d'être appelés par le directeur de l'agence, Josef Aschbacher.

Ce sont eux ! Mais le trombinoscope n'est pas dans l'ordre © ESA
Ce sont eux ! Mais le trombinoscope n'est pas dans l'ordre © ESA

Carrière ou réserve ?

Pour les astronautes de carrière, l'ESA est à présent leur nouvel employeur. Après une longue série d'interviews, ils vont partir en formation pour 18 mois à Cologne, mais aussi en France, aux Pays-Bas et dans les différents centres de l'astronautique européenne, à présent reconnue dans le monde entier comme un pôle d'excellence. Ils suivront ensuite des entraînements spécifiques aux missions qui leur seront assignées, pas forcément spatiales d'ailleurs. Rappelons que l'ESA participe à différentes études en isolement, comme CAVES (dans des grottes), mais aussi sous la mer, sur des volcans, etc.

Les astronautes de réserve ont quant à eux été sélectionnés pour leurs profils qui présentent une spécificité technique particulière. Ils pourront être appelés selon les besoins pour des formations plus courtes et des missions uniques (ils ne font en revanche pas carrière à l'ESA).

5 nouveaux astronautes à accueillir

Les cinq nouveaux astronautes européens sont donc :

  • Sophie Adenot (France) : elle est pilote d'hélicoptère pour l'armée de l'air, dispose d'un diplôme d'ingénieur et d'un master en Sciences du MIT, et elle fait la promotion de l'éducation aux sciences depuis plus d'une dizaine d'années ;
  • Pablo Álvarez Fernández (Espagne) : il est ingénieur expérimenté d'Airbus Defence & Space, parle espagnol, anglais, français et polonais, et a travaillé en Angleterre sur le projet ExoMars, en collaboration avec l'ESA et Roscosmos ;
  • Rosemary Coogan (Royaume-Uni) : elle est double diplômée de master en Physique et Astronomie, est docteur en Astronomie, et parle anglais, français et allemand. Après un parcours complexe, elle a travaillé au CNES à Paris sur la mission Euclid avant d'être sélectionnée ;
  • Raphaël Liégeois (Belgique) : il a fait des études de biomédecine avant d'être diplômé ingénieur de l'École centrale Paris, d'obtenir un master de Physique fondamentale à Paris Saclay et de faire une thèse en neurosciences à l'université de Liège. Un peu plus étonnant, il est pilote amateur de montgolfière ;
  • Marco Sieber (Suisse) : il est ex-commando de l'armée suisse, devenu ensuite docteur en médecine, avec une spécialité en médecine d'urgence et en traumatologie, puis anesthésiste. Il a travaillé en hélicoptère de secours et est pilote, parachutiste, parapentiste et plongeur.

Compte tenu des 7 astronautes déjà en poste, on peut noter une volonté (qu'elle soit implicite ou non) de l'ESA d'avoir une quasi-parité entre les nations qui investissent le plus. Le corps européen compte désormais deux Allemands, deux Italiens, deux Français, deux Anglais, un Danois, un Belge, un Espagnol et un Suisse. Retenez bien leurs noms, nous allons vite les revoir !

La Française Sophie Adenot sera logiquement l'une des plus mises en avant dans l'Hexagone. Mais 12 des 17 sélectionnés sont francophones ! © ESA

D'autres profils mis en avant

L'Anglais John McFall a de son côté été sélectionné comme unique parastronaute. Le programme de l'agence européenne invitait en effet des personnes avec des handicaps spécifiques à participer à la sélection. L'objectif est de montrer qu'avec un programme adapté et peut-être un équipement spécialisé, ces profils sont aussi précieux que les autres pour de futures sélections.

Les réservistes, que l'on peut imaginer un peu déçus alors qu'ils étaient sur l'estrade et qui n'ont pas été présentés immédiatement au public (leurs noms et profils sont sur le site de l'agence et dans des vidéos de présentation), sont au nombre de 11. Ils ont eux aussi des nationalités et des parcours divers et très riches. Il s'agit de Meganne Christian (UK), Anthea Comellini (Italie), Sara García Alonso (Espagne), Andrea Patassa (Italie), Carmen Possnig (Autriche), Arnaud Prost (France), Amelie Schoenenwald (Allemagne), Aleš Svoboda (République tchèque), Sławosz Uznański (Pologne), Marcus Wandt (Suède) et Nicola Winter (Allemagne).

Source : ESA (YouTube)