Michelin est l'un des partenaires clés de la proposition d'Intuitive Machines © Intuitive Machines
Michelin est l'un des partenaires clés de la proposition d'Intuitive Machines © Intuitive Machines

Partenaire d'Intuitive Machines dans l'un des projets retenus pour produire un futur rover lunaire, Michelin les teste « à domicile » près de son siège historique de Clermont-Ferrand. Mais il n'y a pas que les astronautes d'Artemis qui pourraient un jour profiter de cette nouvelle génération de pneus sans air.

L'Auvergne est-elle un site idéal pour tester un rover lunaire ? A priori, le vert qui domine et les spécialités fromagères ne sont pas vraiment compatibles avec un projet comme Artemis. Pour autant, la région est bel et bien une terre de vieux volcans. Et sur les flancs de Lemptégy, Michelin fait rouler un prototype de rover à petite vitesse, entre 4 et 5 kilomètres/heure.

En réalité, il s'agit d'un très bon terrain d'entraînement, car le terrain, sans ressembler à du régolithe lunaire, est particulièrement abrasif. Idéal donc pour mesurer l'usure d'une nouvelle génération de pneus sans chambre à air et à structure déformable. L'entreprise, historiquement installée à Clermont-Ferrand (à quelques poignées de minutes de route de Lemptégy), observe en particulier le comportement du pneu face aux coupures et aux fissures.

Les pneus lunaires, c'est gonflé ?

Si la démonstration provoque en ce début d'été l'étonnement des badauds qui visitent le site, les travaux de Michelin sont très sérieux. Cela fait plusieurs années déjà que la firme propose ses solutions à diverses agences et acteurs privés du secteur spatial, et elle fait notamment partie d'un conglomérat sélectionné par la NASA (et mené par Intuitive Machines) pour concevoir le prochain rover des astronautes du programme Artemis à l'horizon 2028-2030. Ce dernier devra être bien plus capable que les « jeep lunaires » des années 70…

L'agence américaine a pour l'instant sélectionné trois projets et devrait arrêter son choix d'ici la fin de l'année prochaine. Il s'agit d'ici là de montrer la pertinence des choix technologiques retenus.

Les nouveaux pneus en test sur un véhicule de démonstration © Michelin / TF1
Les nouveaux pneus en test sur un véhicule de démonstration © Michelin / TF1

De l'Auvergne à la Lune et inversement

Que Michelin fasse finalement partie du conglomérat retenu ou non, le processus de recherche et développement n'est pas consacré qu'aux missions lunaires. Ces pneus et leur matériau de nouvelle génération (il ne s'agit pas des mêmes gommes que sur nos voitures actuelles) sont stables à des températures beaucoup plus élevées, et leur structure mécanique permet une répartition intéressante de la pression sur le sol, pour une meilleure traction, mais aussi pour moins abîmer la surface.

Michelin espère bien proposer cette innovation dans un futur proche sur terre, par exemple pour équiper les véhicules du domaine de l'agriculture, tracteurs et autres engins réservés aux champs. La Lune continue d'inspirer…

Source : TF1 Info