En mer, l'augmentation des températures de surface et de l'acidité des eaux pourrait entraîner la disparition de presque tous les récifs coralliens avant la fin du siècle, comme le suggère une nouvelle étude présentée à l'occasion de l'Ocean Science Meeting 2020 de San Diego.
Plusieurs chercheurs de l'université d'Hawaï sont venus présenter leurs études sur le sujet, affirmant que des solutions applicables localement sont encore possibles pour les récifs coralliens. À terme, néanmoins, la clé du problème ne peut se trouver que dans la lutte globale contre le changement climatique.
Vers la mort de 70 à 90 % des récifs coralliens dans les vingt prochaines années ?
L'Ocean Science Meeting est l'occasion, pour un conglomérat de scientifiques internationaux, de se réunir et de présenter les résultats de leurs recherches. L'édition 2020 a débuté ce mardi 18 février à San Diego, en Californie.Renee Setter, biogéographe de l'Université d'Hawaï, doit y présenter ses recherches concernant les récifs coralliens. Dans un article publié sur le site de l'Union américaine de géophysique, elle affirme que 70 à 90 % des récifs coralliens mondiaux pourraient disparaître dans les vingt prochaines années.
La chercheuse pointe les effets néfastes de l'augmentation des températures de surface de l'acidité des eaux marines, qu'elle identifie comme la principale cause directe de la disparition des récifs, elle-même induite par le réchauffement climatique global de la Terre. « D'ici 2100, le futur semble plutôt sombre », affirme Renee Setter. « Essayer de nettoyer les plages est important et combattre la pollution est fantastique. Nous devons continuer ces efforts. Mais au bout du compte, nous devons prôner le combat contre le réchauffement climatique dans le but de protéger les récifs coralliens ».
Un avenir résolument sombre
Dans une nouvelle étude, qui devrait être publiée prochainement, Renee Setter et ses collègues ont cartographié les lieux dans lesquels concentrer les efforts de restauration des récifs coralliens en priorité, dans les décennies à venir. Pour cela, ils ont simulé l'évolution de l'environnement océanique, soumis aussi bien à la pollution qu'à la surexploitation marine ou à l'augmentation des températures de l'eau.Selon leurs découvertes, les chercheurs affirment que la majorité des récifs coralliens qui existent aujourd'hui n'existeront plus avant 2045. Peu, si ce n'est aucun, n'auront survécu en 2100. « Honnêtement, la plupart de ces sites sont déjà morts », souligne la scientifique.
Les quelques sites qu'elle considère comme encore viables avant la fin du siècle incluent les eaux de la Basse-Californie et de maigres portions de la Mer Rouge. En conclusion, l'article de Renee Setter, pour le moins inquiétant, souligne que les projets de réhabilitation n'auront, au final, qu'un impact mineur au vu des dommages qui ont déjà été causés.
Source : Science Daily