L'entreprise danoise s'était engagée en 2021 à utiliser du plastique recyclé pour fabriquer ses jouets. Mais LEGO revient sur sa décision, et son P.D-G. a des arguments pour justifier ce virement.
La société avait fortement médiatisé ce choix stratégique à l'époque et avait même présenté un prototype viable fait à partir de bouteilles recyclées. À l'heure où la pollution plastique s'annonce quasiment comme une mini-apocalypse dans les décennies à venir, les entreprises montrent patte blanche pour prouver qu'elles sont concernées par le problème. Amazon qui souhaite réduire l'utilisation de plastique dans ses emballages, ou Apple qui abandonne le blister, les exemples ne manquent pas.
LEGO, de son côté, avait mis en place un nouveau type d'emballage pour ses jouets il y a trois ans. Malheureusement, la promesse d'utilisation de plastique recyclée ne sera pas tenue. La raison : les émissions de CO2.
Un revirement justifié par des émissions accrues
L'idée était de passer de plastique directement issu de la production pétrolière à du polytéréphtalate d'éthylène (PET) issu du recyclage. L'idée était bonne… uniquement sur le papier. C'est Niels Christiansen, dirigeant actuel de LEGO, qui a expliqué cela au Financial Times le 24 septembre. En réalité, si l'entreprise avait utilisé du PET recyclé pour ses jouets, cela aurait augmenté les émissions de carbone tout au long du cycle de vie du produit.
L'intention de 2021 était certainement louable, mais les calculs n'étaient apparemment pas les bons. LEGO produit actuellement 80 % de ses briques vendues dans le monde à partir d'acrylonitrile butadiène styrène (ABS). Ce plastique non dégradable, difficilement recyclable, émet un monomère très toxique lors de sa fabrication : l'acrylonitrile, un composé considéré comme cancérigène.
Retour aux sources pour LEGO
Dans cette même interview, Niels Christiansen a avoué que sa firme avait sous-estimé la difficulté que représentait l'utilisation d'un nouveau « matériau magique » pour ses jouets. Face au dilemme, LEGO va donc retourner au bon vieil ABS, qui nécessite néanmoins 2 kilos de pétrole pour fabriquer 1 kilo de plastique. Cependant, la société souhaite tout de même accélérer ses recherches pour amoindrir l'impact carbone de ce composé. Pour le moment, la solution la plus envisageable reste de réutiliser et de recycler les briques déjà en circulation.
Le responsable du développement durable de LEGO admet lui-même que ce revirement est décevant. Pour autant, la société continuera ses efforts et souhaite tripler ses investissements dans le développement durable d'ici 2 ans. D'un autre côté, elle vise également une réduction de 37 % de ses émissions carbonées en 2032, à compter de l'année 2019. Une mauvaise période pour cette entreprise, qui a construit son succès depuis les années 30 grâce à un matériau révolutionnaire à l'époque : le plastique.
Sources : Courrier International, INRS