Basées à Saint-Grégoire en Ille-et-Vilaine, deux psychologues bretonnes ont mis en place des ateliers thérapeutiques utilisant les jeux vidéo pour aider les enfants à lutter contre des problèmes comme le harcèlement scolaire ou en ligne et l'addiction aux écrans.
Alice Davoine et Géraldine Michaux, psychologues à Saint-Grégoire, ont développé des ateliers novateurs pour les enfants en difficulté. Pour les soutenir face au harcèlement, à la phobie scolaire ou à l'addiction aux écrans, elles utilisent les jeux vidéo comme outil thérapeutique, en identifiant les affinités des plus jeunes et en les invitant à partager leurs expériences de jeu. Et les résultats sont prometteurs.
Le jeu vidéo comme outil thérapeutique
Les deux psychologues savent que chaque personne est unique. Alors, pour créer des mises en scène thérapeutiques personnalisées, elles commencent par identifier les intérêts et les habitudes de jeu des enfants.
« Nous apprenons par exemple à un enfant de huit ans qui élabore des constructions avec le jeu Minecraft avec une finalité de destruction à la fin, à construire aussi des passages », explique Géraldine Michaux. Cette approche aide les psychologues à utiliser le jeu comme un moyen de communication et de compréhension des problèmes enfants.
Elles utilisent les jeux vidéo comme un reflet des défis et des émotions que les jeunes gens rencontrent dans leur vie quotidienne. « Dans le jeu se joue ce qu'il se passe dans la vraie vie. Certains enfants se réfugient dans le jeu où ils sont davantage valorisés et reconnus », souligne l'une des deux professionnelles.
Ici, elles aident ainsi les enfants à mieux comprendre et à exprimer leurs émotions et leur ressenti, tout en favorisant un environnement de soutien et de confiance.
Des ateliers qui restent accessibles financièrement
Pour les enfants confrontés à des problèmes plus graves tels que la déscolarisation ou le harcèlement, les psychologues proposent un programme nommé « Petit a ». Ce dernier comprend une évaluation initiale avec l'enfant et ses parents, ainsi que six séances d'ateliers thérapeutiques. Généralement, les écrans sont mis de côté après seulement quelques séances, pour favoriser les échanges entre les enfants et leurs thérapeutes.
Ces ateliers ont un coût, évidemment. Il a été fixé par les deux professionnelles à 300 euros, avec une prise en charge complète selon les cas par la Caisse d'allocations familiales (CAF) ou la Maison département des personnes handicapées (MDPH).
La certaine accessibilité financière permet à un plus grand nombre d'enfants en difficulté de bénéficier de ces interventions uniques. Alice Davoine et Géraldine Michaux, elles, estiment que les technologies actuelles peuvent être une solution précieuse pour aider les enfants, en identifiant des fragilités sous-jacentes et en offrant un soutien adapté. De quoi peut-être ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques.
Source : Ouest France