Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur  © Pool New / Reuters
Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur © Pool New / Reuters

Ça y est, le couperet tombe : l'Union européenne déclenche une enquête contre le réseau social X.com pour diffusion de contenus illégaux et désinformation.

C'est une première action de ce genre, qui intervient dans le contexte du Digital Services Act, le règlement tant redouté des entreprises concernées. La décision a pour mission principale de stopper la diffusion de faux contenus, et de désinformation sur le Web et les réseaux sociaux.

Le premier géant pris dans le viseur de l'UE est X.com, sur qui planait déjà la menace d'une enquête. La raison : le rôle toxique de la plateforme dans le cadre des attentats ayant eu lieu en Israël.

Un contexte explosif

À la suite des attaques en Israël, il faut dire que les images ou informations diffusées sur la plateforme n'ont vraiment pas de quoi briller. Par exemple, des vidéos qui représentaient soi-disant des attaques du Hamas au missile sur Israël venaient en réalité… d'un jeu vidéo. Ces derniers jours, les fausses informations ont circulé en masse sur le réseau. Elon Musk lui-même a poussé les usagers du service à suivre des comptes peu recommandables et qui propageaient des informations non vérifiées.

L'avertissement formulé par Thierry Breton à l'encontre de X.com et d'Elon Musk était pourtant très clair : l'UE était parfaitement au courant que des contenus illégaux et illégitimes se propageaient sur la plateforme. Celle-ci devait donc faire en sorte de les modérer pour ne pas amplifier le phénomène de désinformation. Un délai de 24 heures a été laissé à Musk par l'Union et Europol pour répondre à cette demande, et une enquête serait ouverte si la situation n'était pas réglée.

 Pas de traitement de faveur pour X.com, qui n'est pas au-dessus des lois © ssi77 / Shutterstock
Pas de traitement de faveur pour X.com, qui n'est pas au-dessus des lois © ssi77 / Shutterstock

Conséquences et réponses

L'avertissement semble avoir été pris au sérieux par Linda Yaccarino, la P.-D.G. de X.com. Selon elle, il y a déjà « des centaines » de comptes supprimés associés au terrorisme et à l'extrémisme. Dans le même temps, des « dizaines de milliers » de contenus ont été supprimés ainsi que « des milliers » de publications suspectes. Si l'on en croit les estimations de l'entreprise, ce sont plus de 50 millions de publications faisant référence aux attaques terroristes à l'échelle mondiale qui ont essaimé sur le réseau. Si X.com doit modérer cette vague de contenus, il va falloir accélérer la cadence.

Désormais, l'enquête est ouverte. X.com a 5 jours, soit jusqu'au 18 octobre, pour fournir les informations supplémentaires sur son protocole d'action pour enrayer le phénomène. Si les échéances ne sont pas respectées, l'entreprise sera sanctionnée par des amendes de la part de l'UE.

Source : TechCrunch