En faillite, le groupe Kodak a voulu revendre une partie de son portefeuille de brevets relatif à ses technologies de photo numérique. Par cette opération, le groupe espérait récolter au moins 2,6 milliards de dollars, rembourser ses créances et repartir du bon pied. Seulement voilà, plus d'une semaine s'est écoulée, et les 1 100 brevets Kodak ne se disputent pas beaucoup. Si bien que le fabricant d'appareils photo envisage d'abandonner la cession.
Dans un courrier adressé à Cnet, un porte-parole de Kodak explique que la société est en « discussion active » avec les potentiels acquéreurs. Pour rappel, il s'agit d'une part de Google, HTC, LG et Samsung réunis derrière RPX Corporation.Et d'autre part d'Apple et Microsoft, autour d'Intellectual Ventures.
Kodak devait annoncer officiellement le vainqueur des enchères lundi 13 août. Le fabricant s'était finalement accordé un délai supplémentaire en raison des faibles montants engagés. Le Wall Street Journal évoquait des enchères de l'ordre de 150 à 250 millions de dollars.
« La société répète qu'elle n'est parvenue à aucun accord concernant la vente de son portfolio de brevets d'image. Kodak pourrait en conserver tout ou partie comme source de recouvrement de ses créanciers, au lieu d'une vente, si elle conclut que c'est dans son intérêt », a encore affirmé le porte-parole.
Kodak doit rembourser un prêt à 18 mois de 950 millions de dollars à Citigroup. À la fin 2011, l'ancien fleuron de la photographie affichait un actif de 5,1 milliards de dollars et une dette de 6,75 milliards. Forte d'une capitalisation boursière de 31 milliards de dollars 15 ans auparavant, celle-ci a fondu à 52 millions aujourd'hui.
Vendredi à 18 heures (heure de Paris), l'action Kodak cotait à 0,192 dollars, en chute de 10,28%. C'est proche de son plus bas historique à 0,151 dollars, atteint le 5 juin dernier, quelques jours après l'annonce de la mise en vente des brevets.