La mise aux enchères par Eastman Kodak de 1 100 de ses brevets commence ce mercredi. Placé en redressement judiciaire en janvier dernier, l'ancien fleuron de la photographie espère tirer entre 2,2 et 2,6 milliards de dollars de cette cession, ce qui lui permettrait de rembourser son prêt de 950 millions sur 18 mois contracté auprès de Citigroup.
Le catalogue de brevets, portant sur la photographie numérique, la capture, la manipulation et le partage d'images numériques, est très convoité par deux consortiums emmenés par des entreprises qui font parler d'elles sur le terrain de la propriété intellectuelle.
D'un côté, Google, HTC, LG et Samsung sont réunis derrière RPX Corporation, spécialisé dans l'acquisition de brevets. De l'autre, Apple et Microsoft mènent leur opération avec la société Intellectual Ventures, l'une des plus grosses détentrices de brevets des États-Unis.
Nul doute que les deux parties, qui opposent encore Apple à Samsung et Google, batailleront pour obtenir de nouveaux brevets. Ces derniers alimenteront leur défense dans les multiples procès qui les opposent.
D'après les informations du Wall Street Journal, les deux groupes ont commencé à formuler des offres, situées entre 150 et 250 millions de dollars. C'est pour l'heure bien en-deçà de la somme estimée par Kodak. Le fabricant d'appareils photo en faillite devrait néanmoins écouler ses précieux brevets à un prix satisfaisant.
En mars dernier, l'équipementier en télécommunications canadien Nortel, également placé en faillite, avait réussi à tirer 4,5 milliards de dollars de la vente de son portefeuille de 6 000 brevets. Les enchères avaient pourtant débuté à 900 millions de dollars. Le collectif d'acquéreurs regroupait aussi Apple et Microsoft, en sus de RIM, Sony, EMC et Ericson.
Le résultat de la vente aux enchères des brevets Kodak sera connu lundi 13 août.