Les figurants dans les films sont ces dernières années pris en photo sous toutes les coutures. Pour être à terme remplacés par des images virtuelles ?
L'émergence des technologies comme l'IA oblige à repenser l'avenir de nombreux métiers, dont ceux liés à l'audiovisuel. Le clonage des voix inquiète ainsi de plus en plus ceux qui travaillent dans le doublage, qui y voient un danger mortel pour leurs professions. Les figurants peuvent de leur côté aussi légitimement s'alarmer de l'utilisation qui sera faite à l'avenir de leur image par la technologie, qui pourrait bien servir à les remplacer.
Des acteurs de plus en plus sollicités pour des photos complètes
Le monde de l'audiovisuel amorce-t-il un changement fondamental dans son utilisation des figurants ? C'est ce que laisse penser ce reportage de France Info, qui a interrogé plusieurs d'entre eux ayant travaillé sur différentes productions, comme le biopic sur Charles de Gaulle ou l'adaptation du Comte de Monte-Cristo. Ils sont, selon leurs déclarations, de plus en plus nombreux à être pris en photo sous toutes les coutures derrière un fond vert.
« Au sol, il y avait une croix et on devait pivoter autour à 360°, le visage fixe, les pieds écartés » indiqué ainsi une comédienne. Des prises de photo qui ne sont en général pas expliquées aux figurants, à moins qu'eux-mêmes ne se mettent à poser des questions.
Les figurants sont toujours nécessaires… pour le moment
« Ces photographies sont effectuées dans l'unique but de créer des effets visuels pour augmenter les effets de foules en arrière-plan des scènes du film (...), dans lesquelles aucun visage n'est utilisé ni reconnaissable à l'écran » a expliqué dans un mail à un des acteurs le studio Pathé.
Le même studio reconnaît tout de même la nécessité de clarifier l'utilisation qui sera faite de ces images à l'avenir, et ce, avant même le début d'un tournage. Pour rappel, l'une des causes du mouvement de grève des acteurs aux États-Unis est la volonté des producteurs de pouvoir scanner entièrement l'image des acteurs pour ensuite l'utiliser à vie, sans compensation.
Reste que pour le moment, le recours à l'intelligence artificielle est moins rentable que le recrutement d'un figurant, selon un spécialiste interrogé par France Info. L'avenir pourrait par contre être moins rose. « Dans dix ans, il y aura peut-être 10% des cachets qu'on a aujourd'hui » estime ainsi Nathalie Médrano, de l'Association des chargés de figuration et de distribution artistique (ACFDA).
Source : France Info