Le groupe VAG doit affronter des réalités économiques complexe © Camille Pinet
Le groupe VAG doit affronter des réalités économiques complexe © Camille Pinet

Le géant Volkswagen n'est pas au mieux de sa forme, particulièrement en ce qui concerne ses ventes de véhicules électriques sur le territoire européen. Sa filiale Porsche, de son côté, se tourne vers Google pour l'infodivertissement de ses futurs modèles.

Il y a presque un an, la situation était tout autre pour le groupe allemand ; ses véhicules électriques étaient un franc succès et leurs ventes allaient au-delà des prévisions. Avec une gamme plutôt diversifiée, du van ID.Buzz jusqu'au SUV ID.4, l'électrification de leur flotte démarrait plutôt bien. Le son de cloche est un peu différent aujourd'hui. Les ventes de VE chutent considérablement en Europe et le revirement stratégique de Porsche concernant l'abandon du software maison du groupe marquent un tournant pour la firme.

Des commandes en chute libre en Europe

La diminution des commandes de véhicules est plutôt alarmante, en tout cas sur le sol européen. En effet, celles-ci ont baissé de 50 % par rapport à l'an dernier. Certes, les ventes mondiales de VE ont augmenté de 45 % sur la même période (531 500 unités sur les neuf premiers mois de 2023), mais l'Europe reste encore le marché le plus important de Volkswagen.

Rajoutons à cela que la part de véhicules électriques vendus a également diminué. Alors qu'elle se situait à 9 % au troisième trimestre, elle descend à 7,9 % au mois de septembre. Sur la totalité de ces ventes, l'écrasante majorité s'est effectuée en Europe, avec plus de 341 000 modèles de VE écoulés sur le continent. Toutefois, les commandes aux USA et en Chine se portent bien et continuent d'augmenter.

Volkswagen a donc dû revoir légèrement sa stratégie pour s'adapter aux réalités de terrain. Pour faire face à cette baisse de la demande et affronter également leurs problèmes logistiques sur les chaînes d'approvisionnement, les prévisions de parts de marché des VE ont été revues à la baisse. Alors que le groupe tablait sur 11 %, celles-ci seront plafonnées entre 8 et 10 %.

Un ralentissement des commandes en Europe qui commence à peser lourd
Un ralentissement des commandes en Europe qui commence à peser lourd

Porsche fait de l'œil à Google

En parallèle à ce ralentissement, Porsche a annoncé que ses futurs modèles intégreront désormais les applications Google pour leurs systèmes d'infodivertissement. Un revirement qu'on peut explicitement attribuer aux nombreuses difficultés logicielles inhérentes au logiciel développé pour le groupe par l'entreprise Cariad. La marque avait déjà évoqué par le passé ce choix stratégique sans toutefois officialiser ce choix, mais celui-ci semble se concrétiser.

Une décision qui intervient de plus alors que Volkswagen annonce une vaste procédure de suppression de postes chez Cariad. Environ 2 000 employés devront bientôt faire leurs valises pour quitter l'entreprise, ce qui ralentira encore plus le développement de la nouvelle architecture de logiciel développé pour VAG. Même si Porsche ne s'est pas prononcée sur les futurs véhicules concernés par le changement, les premiers équipés de la suite « Google Built-in » arriveront dans le milieu de la décennie. Ce qui n'empêchera cependant pas la compatibilité des véhicules produits à l'avenir avec Apple CarPlay ou Android Auto.

Volkswagen, qui rêvait d'un avenir électrique en toute sérénité, se trouve désormais à un carrefour et devra s'adapter rapidement. L'industrie automobile a toujours été un secteur concurrentiel, mais les nouveaux arrivants (Tesla, BYD par exemple) et la complexification des chaînes de production intensifient ce constat. Le domaine a été fortement chamboulé en moins d'une dizaine d'années et les constructeurs historiques comme Volkswagen doivent revoir leurs stratégies pour ne pas perdre la face.

Sources : The Verge, Electrek