Un bâtiment du groupe WeWork © YuniqueB / Shutterstock.com
Un bâtiment du groupe WeWork © YuniqueB / Shutterstock.com

Le spécialiste du coworking WeWork continue son effondrement avec un dépôt de bilan annoncé en Amérique du Nord.

[Article mis à jour le 07/11/2023 à 12h54] Les dés semblaient jetés dès la semaine dernière pour le groupe WeWork, quand on apprenait que ce géant des espaces de travail partagés faisait face à de tels problèmes financiers qu'il pourrait être mis en faillite. Et les choses n'ont finalement pas traîné. À peine quelques jours plus tard, la rumeur est devenue réalité, avec une annonce officielle faite par la direction aux États-Unis.

Une mise en faillite « partielle » ?

Le scénario de la série Wecrashed est respecté. Le géant WeWork, qui a inspiré l'œuvre, finit lui aussi finalement sur le flanc. Sa direction vient en effet de mettre l'entreprise sous la protection de l'article 11 de la loi fédérale américaine sur les faillites, tandis que de l'autre côté de la frontière, « une procédure de reconnaissance au Canada dans le cadre de la loi sur les accords entre entreprises et créanciers » va être entamée.

Ces mesures légales devraient permettre selon les dirigeants de protéger WeWork pendant que des mesures de restructuration seront décidées. L'un des objectifs principaux est de « mettre fin aux baux d'un certain nombre d'emplacements », qui était ruineux pour la société.

Pour le moment, WeWork explique que seules ses activités en Amérique du Nord (USA et Canada) sont touchées par ce dépôt de bilan. Les « opérations mondiales vont [elles] se poursuivre, comme d'habitude » tente de rassurer la direction.

Y a-t-il un avenir pour WeWork ? © Linda Parton / Shutterstock.com
Y a-t-il un avenir pour WeWork ? © Linda Parton / Shutterstock.com

Des finances aux abois

Il faut dire que l'entreprise a aussi joué de malchance. Elle a dû faire face à partir de l'explosion du Covid à un changement profond des habitudes de travail, le télétravail devenant une nouvelle norme dans de nombreuses sociétés. La demande en locaux professionnels a ainsi chuté depuis 2020, une tendance qui a continué même après la fin de la pandémie.

Et au vu de l'état financier dans lequel se trouve WeWork, il est difficile d'être optimiste quant à son avenir. Le 1er novembre dernier, l'agence de notation S&P avait ainsi abaissé la note du groupe, passée au niveau du « défaut partiel ». Le commentaire de S&P avait alors été cinglant.

« WeWork est aux abois, n'a pas assumé ses obligations contractuelles en payant des intérêts dans les temps et n'a pas compensé de manière adéquate tous les créanciers pour avoir temporairement renoncé à leurs droits » était-il alors indiqué.

Cet effondrement est par ailleurs particulièrement mis en relief dans le cours à la bourse du titre de WeWork. Celui-ci, qui atteignait encore en octobre 2021 les 520 dollars, n'est plus valorisé deux ans plus tard qu'à 0,84 dollar. L'entreprise, qui avait valu jusqu'à 47 milliards de dollars, ne représente ainsi plus à ce jour qu'un peu moins de 45 millions de dollars.

Source : Le Monde