Marseille veut mettre en place une stratégie qui fera de la ville un incontournable de l'infrastructure Internet mondial, tout en conservant au mieux son environnement.
La municipalité de la cité du sud vient de lancer une commission consultative dont l'objet sera de réfléchir à une « une implantation planifiée et régulée des câbles sous-marins et des data centers sur le territoire marseillais. » L'objectif est de continuer à enrichir les infrastructures du numérique dans le cadre d'un développement plus durable. Une stratégie responsable qui contient plusieurs axes.
Marseille vise le top 5
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Marseille ne compte pas qu'au football. La cité phocéenne est en effet aussi un hub mondial de l'internet grâce à sa position géographique stratégique. Elle est ainsi à l'heure actuelle raccordée à 17 câbles sous-marins, qui la connectent à quelque 53 pays, représentant 4,5 milliards d'être humains. Elle devrait ainsi intégrer le top 5 mondial des hubs d'ici l'année prochaine.
Mais cette position stratégique d'importance entraîne aussi son lot de risques environnementaux. « Lorsqu'un câble est abandonné, même s’il n’y a pas de rupture, il peut bouger et produire exactement les mêmes effets abrasifs sur le biotope qu’une chaîne en métal d'une ancre de navire » indique ainsi l'adjoint en charge littoral Hervé Menchon. Il note aussi que les matériaux constitués par les câbles peuvent, au fil des années, se dégrader, et venir polluer l'environnement marin.
Les calanques doivent être protégés
De quoi faire craindre pour les fameuses calanques marseillaises, mais aussi les zones des coralligènes. L'idée de la municipalité est ainsi d'éviter de passer à nouveau par les plages du Prado, où se retrouvent les câbles, et qui est plus proche du Parc national des calanques, situé au sud de la ville.
Hervé Menchon préfère dans ce cadre « que les tracés passent par le Grand port maritime de Marseille, [basé plus au nord], car il a déjà un trait de côte très durci, avec des équipements qui ne sont pas susceptibles d’être modifiés. »
Une réflexion va par ailleurs aussi être menée sur le développement de nouveaux data centers, qui vont nécessiter une consommation énergétique extrêmement élevée. L'ensemble des projets qui sont actuellement dans les cartons vont ainsi représenter à eux seuls la consommation annuelle de 200 000 foyers. Un chiffre excessif pour la commune.
Source : Madeinmarseille